Avec son label Slabco, Steven Nereo fut l’un des pionniers de la fusion indolente et naturelle entre hip-hop, dub, electronica, folk et pop, qui fut l’une des belles odyssées américaines des années 90. Emigré sur la Côte Ouest, le New-Yorkais découvrit ainsi les autant inconnus qu’influents Sukpatch et publia la fondamentale compilation Land of the […]
Avec son label Slabco, Steven Nereo fut l’un des pionniers de la fusion indolente et naturelle entre hip-hop, dub, electronica, folk et pop, qui fut l’une des belles odyssées américaines des années 90. Emigré sur la Côte Ouest, le New-Yorkais découvrit ainsi les autant inconnus qu’influents Sukpatch et publia la fondamentale compilation Land of the Loops (1993), pierre angulaire de ces noces d’or. Une voix plaintive, un orgue-jouet à la Young Marble Giants, une guitare mélancolique et un songwriting intemporel complètent ici cet arsenal paisible. Et Steven, qui fume tellement qu’il imagine ici sur un nuage douillet la rencontre avachie des Beastie Boys et du regretté Elliott Smith ou d’East River Pipe et Beck, redéfinit avec grâce la coolitude californienne : un genre de hip-hop cossard et démuni, un folklore céleste pour résister passivement à lœurgence, une soul lumineuse et prolétaire jouée par des ordinateurs souriants. Une écriture déliée qui, sur Kitkope, ou surtout Magazines, caresse la grâce avec une plume. La nonchalance de Buffalo Springfield, la faconde du jeune Beck, la sensualité de Money Mark : cette Californie est autrement plus sexy et funky que dans le manuel d’histoire des Thrills.
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