L’avocat Eric Dupond-Moretti s’est fendu d’une lettre au philosophe Bernard-Henri Lévy qui l’avait vertement critiqué après le procès Merah.
« Il ne manquait plus que votre plume dans ce débat… Et c’est paradoxal, vous avez, avec votre modestie naturelle, comblé ce vide abyssal. » Ainsi commence le courrier qu’a adressé Me Eric Dupond-Moretti à Bernard-Henri Lévy, daté du 13 novembre. Le même jour, le philosophe a publié sur son site Le règle du jeu, une tribune à charge contre l’avocat qui vient de défendre Abdelkader Merah.
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Quand Eric Dupond Moretti répond à BHL. pic.twitter.com/QTlnLfodyi
— Pauline Delpech (@paulinedelpech) November 15, 2017
« Gagne-petit de l’opprobre »
BHL n’a pas digéré l’interview de Dupond-Moretti par Nicolas Demorand, le 3 novembre sur France Inter : « Il arrive au micro auréolé de la victoire à la Pyrrhus qui lui a fait obtenir que l’on retienne, pour le frère aîné du tueur de Toulouse et Montauban, l’association de malfaiteurs plutôt que la complicité d’assassinat et qu’on le condamne donc à vingt ans de réclusion seulement. »
Sa conclusion, loin d’être brève se veut absolument lapidaire :
« Il y avait quelque chose de pathétique dans cette attitude victimaire et narcissique, dans cette façon de nous dire que le seul supplicié du procès, pour Dupond-Moretti, c’était Dupond-Moretti lui-même et dans cette habileté, somme toute, à jouer sur les deux tableaux : gagne-petit de l’opprobre ; un pied dans le scandale, l’autre dans l’habileté pateline ; se gardant bien d’aller sur l’autre scène, réellement vertigineuse – mais où il aurait fallu plaider la nuit de l’humanité. »
« ‘Effets chemise Charvet’ toujours ouvertes et toujours parfaitement blanches »
Alors Me Dupond-Moretti a choisi de lui répondre par une lettre, baignée dans le même vitriol. « Mes ‘effets d’épitoge’ ne valent sans doute pas vos ‘effets chemise Charvet’ toujours ouvertes et toujours parfaitement blanches même sous les bombes des théâtres des opérations où vous jouez un rôle, nargue l’avocat avant de prévenir : Je vous interdis de disserter publiquement sur ma sincérité et ses élans sans même me connaître. »
BHL, victime préférée de l’entarteur Noël Godin n’aura cette fois pas à se débarbouiller. Il devra par contre aller se rhabiller après avoir lu les mots qui suivent, toujours de Dupond-Moretti : « Plutôt que d’appeler à la rescousse de votre mépris mes amis Thierry Lévy et Henri Leclerc (vous avez oublié Marc Bonnant), relisez les œuvres de BOTUL, qui a beaucoup écrit sur le rôle de l’avocat. »
BOTUL, Némésis de BHL, n’est autre qu’un philosophe fictif créé en 1995 par Frédéric Pagès, qui sévit régulièrement dans Le Canard enchaîné. Un philosophe qu’avait pourtant cité le philosophe, au premier degré, dans son livre paru en 2010, De la guerre en philosophie.
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