L’AP-HP a fait part des résultats encourageants d’un essai clinique concernant ce traitement pour les patients graves atteints du Covid-19.
Après la chloroquine, et l’interféron alfa-2b, un nouveau mot technique va certainement faire son apparition dans notre vocabulaire commun : le tocilizumab. C’est le nom d’un médicament (commercialisé par Roche sous le nom Actemra ou RoActemra) utilisé pour éviter une réaction exagérée du système immunitaire chez certains patients graves du Covid-19, dont les résultats semblent prometteurs. En effet, l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) fait savoir, ce 27 avril, qu’une étude en cours le concernant montrait des résultats positifs.
Coronavirus : les Hôpitaux de Paris ont bon espoir d'avoir trouvé un traitement pour les cas graves https://t.co/VdaQ9Bv7CL
— Martin Hirsch (@MartinHirsch) April 27, 2020
“Le tocilizumab améliore significativement le pronostic des patients”
Le traitement serait en effet efficace contre l’“orage de cytokine”, une réaction exagérée du système immunitaire des patients, qui peut être mortelle. “Le tocilizumab améliore significativement le pronostic des patients avec pneumonie Covid moyenne ou sévère”, indique l’AP-HP dans un communiqué.
Cette molécule anti-inflammatoire ne vise donc pas directement le virus, mais l’inflammation qui survient généralement huit jours après infection. Elle a été testée dans le cadre de l’essai thérapeutique Corimuno. Dans le groupe de patients testés, qui étaient tous déjà sous oxygène, le tocilizumab a atteint l’objectif de diminuer le risque de passage en réanimation et d’accroître les chances de survie. “C’est la première démonstration dans des conditions contrôlées, avec un essai randomisé, pour des patients souffrant de formes sévères”, s’est félicité Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP, qui a estimé que ces espoirs étaient “communicables” dès à présent en raison du contexte pandémique. Cependant, ces résultats doivent encore être “consolidés” par une publication dans une revue scientifique à comité de lecture, qui devrait intervenir dans quelques semaines.
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Un coût d’environ 800 euros par injection
D’autres hôpitaux ont noté des effets encourageants de cette molécule, que l’on prescrit d’habitude en France à 10 000 malades souffrant de polyarthrite rhumatoïde. Selon l’AP-HP, l’injection du tocilizumab coûte 822 euros, et ne présente pas de difficulté particulière d’approvisionnement. Certes, ce prix est élevé, mais selon les chercheurs, il reste bien moindre que celui d’une journée d’hospitalisation dans un service de réanimation.
D’après Xavier Mariette, co-investigateur coordonnateur de l’étude, à ce stade il n’y a pas plus d’effets secondaires indésirables chez les patients traités par le tocilizumab que par ceux qui ont reçu le traitement standard.
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