Après un retour gagnant en 2017, le groupe de Steve Wynn poursuit sur sa lancée avec un nouvel album enthousiasmant.
Exercice périlleux que celui de la reformation. Elle peut pour certains avoir des allures de chant du cygne, quand elle symbolise pour d’autres le début d’une nouvelle ère. The Dream Syndicate appartient de toute évidence à la seconde catégorie. Fer de lance du mouvement Paisley Underground qui, dans la Californie des années 1980, mêlait influences rock seventies, psychédélisme échevelé et énergie garage, le groupe de Steve Wynn s’est prêté au jeu en 2012 pour une série de concerts suivie d’un nouvel album convaincant en 2017, How Did I Find Myself Here?.
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Steve Wynn, grand manitou de cette machine à rêves, apparaît plus en forme que jamais derrière le micro
Deux ans plus tard, revoilà déjà les Californiens, décidément inspirés, ou peut-être désireux de rattraper le temps perdu, sur dix nouveaux titres enthousiasmants qui ne laissent pas de place au doute : The Dream Syndicate sait toujours composer et, plus encore, s’est même bonifié avec les années. En témoigne la trilogie de chansons en ouverture lancée par l’intro lumineuse de The Way In, parfaite entrée en matière prolongée de la plus belle des manières par l’imparable Put Some Miles On et ses guitares aiguisées lacérant l’air. L’entêtant Black Light parachève cette démonstration de force inaugurale dans une veine plus sombre et inquiétante.
These Times réserve d’autres moments de choix (Still Here Now, Space Age), porté par l’osmose d’un collectif pour qui le temps semble s’être arrêté. Les claviers de Chris Cacavas sont ainsi un soutien idéal aux entrelacs électriques et aux murs du son tissés par les guitares de Steve Wynn et Jason Victor. Les fidèles Mark Walton (basse) et Dennis Duck (batterie), la section rythmique historique de la période Ghost Stories (1988), assurent un groove pointu et séduisant (The Whole World’s Watching). Quant à Steve Wynn, grand manitou de cette machine à rêves, il apparaît plus en forme que jamais derrière le micro, bien aidé par des chœurs pop ensoleillés qui fleurent bon le sud de la Californie, marque de fabrique de ce Dream Syndicate qui n’a décidément pas pris une ride.
These Times (Anti-/PIAS)
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