Précipité sensible de société française, le documentaire de Guillaume Brac sur la base de loisirs de Cergy ne manque pas de romanesque.
Guillaume Brac ne s’y est pas trompé en empruntant le titre de son film au roman de Robert Louis Stevenson. Au-delà de la topographie de la base de loisirs de Cergy-Pontoise, qui rappelle le relief insulaire, le réalisme documentaire de L’Ile au trésor s’accompagne ici d’un sentiment d’excitation, d’aventure et d’onirisme typiquement romanesque.
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En filmant avec une empathie virtuose une douzaine de personnages entre la plage et la zone barbecue – enfants fraudeurs, adolescents dragueurs, prof anar à la retraite ou famille de réfugié·es afghan·es – lors d’un été caniculaire, le réalisateur navigue à la lisière de la fiction, le directeur et son bras droit tatillon campant parfaitement leurs rôles de Dupont et Dupond désopilants.
La base de loisirs d’apparence ordinaire se métamorphose alors en une microsociété hédoniste, une oasis fantastique, loin du fracas et du stress de la vie quotidienne. C’est là peut-être le vrai trésor de l’île : elle est en dehors du temps.
L’Ile au trésor de Guillaume Brac (Fr., 2018, 1 h 37). Sur OCS
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