Interrogé sur les interventions policières, Jean-Michel Fauvergue a répété qu’il fallait « oublier l’affaire Malik Oussekine », du nom du jeune homme assassiné à Paris il y a 32 ans.
Député La République en Marche, Jean-Michel Fauvergue a suscité un tollé, mardi 30 avril, après avoir déclaré sur le plateau de C à vous sur France 5 qu’il fallait « oublier cette affaire Malik Oussekine ». L’ex boss du RAID était invité pour intervenir sur la gestion des manifestants par les forces de l’ordre, à la veille des manifestations traditionnelles du 1er Mai. Sur le plateau, il a évoqué son expérience : « Sur des maintiens de l’ordre conséquents, je n’avais pas beaucoup de renfort. (…) On était obligés de bouger beaucoup, d’aller au contact. Depuis très longtemps, en province on va au contact. Paris commence à faire de la même manière ».
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« Il faut l’oublier maintenant »
« Paris a été empêchée de ça par l’affaire Malik Oussekine, poursuit-il. Il faut l’oublier maintenant, il faut oublier cette affaire Malik Oussekine », a-t-il répété en référence à ce jeune homme tué dans la nuit du 5 décembre 1986 au 6 décembre 1986 par des policiers en marge d’une manifestation contre la loi Devaquet sur la réforme des universités. Ses propos déclenché la colère de nombreuses personnes sur Twitter mais aussi de responsables politiques comme Olivier Faure, Benoît Hamon, Alexis Corbière mais aussi de Cécile Duflot :
Voilà pourquoi #LREM on ne peut avoir confiance dans votre conception du monde. https://t.co/Yz5Ph7nHiK
— Olivier Faure (@faureolivier) May 1, 2019
Non, c'est l'inverse. Chaque policier et gendarme, même dans des conditions difficiles, doit garder en mémoire la scandaleuse mort de Malik Oussekine. Rien ne justifie qu'un être humain meurt sous des coups de matraques. L'oublier c'est trahir la dure mission qui vous est confiée https://t.co/9mLGN7GXSF
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) April 30, 2019
La banalisation de la répression et l'encouragement à la violence policière est résumée dans cette sentence d'un depute LREM "il faut oublier Malik Oussekine". Il y a dans cette phrase une défaite morale et politique totale. #1erMai2019
— Benoît Hamon (@benoithamon) May 1, 2019
C’est cela que veut faire "oublier" un député. La déclaration ci-dessous est de Paul Bayzelon, fonctionnaire au ministère des finances et habitant de l’immeuble. Malik Oussekine a été déclaré mort qq heures plus tard à l’hôpital Cochin. Le bataillon des voltigeurs sera dissous. pic.twitter.com/xLXG64vBXa
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) May 1, 2019
Dominique Sopo, président de SOS Racisme, a tenu lui à rappeler qu’une plaque commémorative a été inaugurée, le 5 mars, dans l’amphithéâtre Malik Ossekine, à l’université Rennes 2. Une plaque pour ne jamais oublier.
Le 5 mars était inaugurée une plaque commémorative au sein de l'amphi #MalikOussekine de la fac de #rennes2. Avec son frère Mohamed et son cousin Dany, nous étions venus pour ce moment digne et émouvant. N'en déplaise au député #LREM qui veut "oublier l'affaire Malik Oussekine". pic.twitter.com/0Y5MqdnvNw
— Dominique Sopo (@d_sopo) April 30, 2019
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