Les révélations de Mediapart sur son passé de syndicaliste étudiant à l’UED ont placé Nathalie Loiseau sous le feu des projecteurs. Il ne se passe pas une semaine sans une nouvelle polémiquer. Tour d’horizon des faux pas de la tête de liste LREM aux Européennes
“Vous avez réussi à me faire changer d’avis”
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Jeudi 14 mars, L’Emission politique oppose Marine Le Pen à Nathalie Loiseau, toujours ministre chargée des Affaires européennes. Les deux femmes discutent ardemment de l’Europe jusqu’à ce que Mme Loiseau déclare : « Madame Le Pen, je voudrais vous dire bravo. Bravo parce que vous avez réussi à me faire changer d’avis. Je suis entrée sur ce plateau et, je vous l’ai dit, je vous ai dit que je n’étais pas candidate pour conduire une liste de la majorité aux élections européennes. » Elle poursuit : « Je n’ai pas envie que l’Europe de demain ressemble à celle que vous allez dessiner, avec des nationalistes ultralibéraux qui sont vos amis (…). Moi, j’ai envie d’une Europe du partage et pas de la division. Donc ce soir, c’est vrai, je suis prête à être candidate. »
"Marine Le Pen, je voudrais vous dire bravo parce que vous avez réussi à me faire changer d'avis
: je suis prête à être candidate". C'est officiel, @NathalieLoiseau annonce sa candidature pour être tête de liste @enmarchefr aux européennes #LEmissionPolitique pic.twitter.com/WxdjRTJR0W— L'Événement (@LevenementFTV) March 14, 2019
Sur le plateau, son opposante moque cet élan de spontanéité : « C’est trop mignon, se moque-t-elle. Je suis sûre que vous allez travailler ça, une forme de spontanéité dans ce type d’annonce. »
Le « Messe gate » à La Réunion
Un mois plus tard, Nathalie Loiseau, bel et bien tête de liste de Renaissance (LREM) est en déplacement sur l’île de La Réunion. Vendredi 12 avril, dans son agenda distribué aux rédactions, il est indiqué qu’elle participera, le dimanche qui vient, à une messe, un événement “ouvert à la presse”. Jean-Luc Mélenchon s’insurge, évoque une « laïcité piétinée ». Son ex-collègue au gouvernement, la ministre des Transports Elisabeth Borne rajoute : « Personnellement, je n’y vais pas [à la messe, ndlr] et je pense qu’il y a aussi des principes de laïcité dans notre pays », rétorque-t-elle sur France 3. Finalement, la messe est supprimée du nouvel agenda envoyé aux rédactions, l’entourage de Mme Loiseau plaidant une « erreur humaine ».
Les révélations de Mediapart sur son passé de syndicaliste étudiante à l’UED
Il s’agit de l’histoire la plus retentissante à ce jour. Le 22 avril, Mediapart révèle que Nathalie Loiseau a été candidate aux élections étudiantes de Science Po Paris, sur une liste d’extrême droite. Dans un premier temps, son entourage dément et accuse le pure player de recycler une fausse information provenant de la revue Minute. La candidate explique, elle, n’avoir « aucun souvenir » de ce passé syndical. Finalement, confrontée au document de Mediapart, Mme Loiseau reconnaît une « vraie connerie » sur France info. Des révélations qui ont fait réagir nombreux de ses concurrents en lice pour les européennes.
Étudiante, @NathalieLoiseau a figuré sur une liste d'extrême droite. Pas surprenant qu'elle ne veuille débattre qu'avec Jordan Bardella, cela doit lui rappeler sa jeunesse !
Le système et son assurance-vie…https://t.co/EBc1RJEdOO— Manon Aubry (@ManonAubryFr) April 22, 2019
On a le droit de changer d'avis, mais pour une formation politique qui fait toute sa com autour de l'idée qu'elle constitue LE rempart face à l'extrême-droite, ça fait drôle… #Loiseauhttps://t.co/9kdy6GsQZV
— Ian Brossat (@IanBrossat) April 22, 2019
. @EmmanuelMacron vous propose de choisir une repentie venue de l'extrême droite qui veut fermer la porte aux réfugiés plutôt que l'extrême droite qui veut fermer la porte aux réfugiés. C'est clair? Et si on votait pour la gauche européenne écologiste et sociale. @GenerationsMvt
— Benoît Hamon (@benoithamon) April 22, 2019
Accusée de banaliser l’homophobie dans une BD pour enfants sur l’Europe
Le 17 avril a été mis en vente une BD intitulée l’Europe en BD, qui aborde plusieurs thématiques comme le terrorisme ou les institutions, que Nathalie Loiseau a coécrite. Le 23 avril, un internaute en a publié quelques extraits et notamment d’une page consacrée à la « diversité ».
https://twitter.com/piotelat/status/1120564949519163392/photo/1
On peut y distinguer un petit Polonais déclarant : « Moi, je suis Polonais. Eh bien, deux garçons qui se marient, en Pologne, même pas en rêve ! » En illustration on voit deux hommes se tenant la main, barrés d’une croix rouge. Deux cases plus loin, un professeur « explique » : « Nous avons des différences, c’est sûr, d’ailleurs voici la devise de l’Europe : unis dans la diversité ». Sur Twitter, dimanche 28 avril Guillaume Mélanie, coprésident d’Urgence Homophobie réagit : « Qu’apprenons-nous aux enfants ? Que l’homophobie est culturelle ? Qu’il faut la tolérer chez nos voisins ? Non Madame, l’homophobie est une discrimination GRAVE, à combattre PARTOUT ! »
https://twitter.com/Guill_Melanie/status/1122394221078511616
Nathalie Loiseau lui a répondu sur Twitter, le jour même :
https://twitter.com/NathalieLoiseau/status/1122457179750006784/photo/1
Contacté par Le Parisien, l’entourage de Mme Loiseau dénonce une « fausse polémique exploitée par ceux qui ne veulent pas parler du fond ».
Quand Nathalie Loiseau avait l’impression d’être une « romanichelle »
Lundi 29 avril, Nathalie Loiseau est invitée dans Les matins de France Culture, aux côtés de Raphaël Glucksmann et Ian Brossat. Il y était, bien entendu, largement question des élections européennes, qui auront lieu dans un peu moins d’un mois. Ancienne directrice de l’ENA, elle est interrogée sur la proposition de réforme de cette grande école, annoncée jeudi 25 avril par Emmanuel Macron. Mme Loiseau débute en précisant qu’elle a été « directrice de l’ENA, sans être ancienne élève de l’ENA ». Pour souligner cette particularité, expliquant que l’institution n’est pas toujours « en phase avec la vraie vie », elle ajoute : « Je me suis heurtée à énormément de conservatisme de la haute administration, celle que j’avais en face de moi. Disons les choses… Je n’ai pas été accueillie avec des fleurs en n’étant pas ancienne élève de l’ENA, femme et moins de 50 ans… J’avais l’impression d’être une romanichelle quand je suis arrivée à la tête de l’ENA. »
(Ecouter l’extrait à partir de 8 minutes 10)
Un choix de terminologie hasardeux pour la tête de liste aux élections européennes de LREM. En effet, si l’on se réfère à un article de Slate, publié en 2010 : « Le terme romanichel signifie ‘le peuple Rom’ en romani et serait théoriquement le meilleur terme à utiliser, mais encore une fois il a acquis une connotation très péjorative en France. »
Bonus : Nathalie Loiseau et le « shopping de l’asile »
L’année dernière déjà, Nathalie Loiseau avait suscité la polémique en parlant, devant les sénateurs français, du « shopping de l’asile ». « Lorsqu’on arrive du Sud-Soudan, on peut décider de faire du shopping de l’asile et trouver qu’on est mieux en Suède qu’en Italie », avait-elle déclaré mercredi 9 mai 2018. Elle avait déploré l’utilisation d’une « expression par heureuse ».
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