Le onzième album de Nas est produit par Kanye West – et ce dernier y occupe une place prépondérante.
C’est sans doute la punchline la plus emphatique de Nas et vous ne la trouverez pas sur Nasir, son nouvel album, mais sur le compte Twitter de la légende de Brooklyn : “Travailler avec Kanye, c’est comme travailler avec un jeune Quincy Jones. Un musicien de génie.” Une sorte de point Godwin pop, en forme de réponse tardive à un Young Kanye, qui confessait il y a quelques semaines avoir ressenti le frisson de ses toutes premières productions en bossant sur les beats de l’album de Nas. A tel point que les attentes suscitées par la sortie de ce onzième album studio du rappeur new-yorkais tournaient essentiellement autour de la personnalité transcendée de Kanye West, qui réalise ce mois-ci le quintuplé avec son propre album, sa collab avec Cudi et les nouveaux disques de Teyana Taylor et Pusha T.
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Nas by West
Si ce dernier sortait plus conquérant que jamais de son passage à la moulinette made in West, les lignes semblent plus brouillées que jamais sur Nasir. Nas peut bien paraphraser la désormais célèbre formule “Yeezy season approaching” en claquant un “Escobar season begins” d’entrée de jeu (l’un de ses surnoms), la présence de Kanye est si prégnante sur l’ensemble du projet que ce bon vieux Nasir Jones semble faire figure de sidekick. Même sur un morceau aussi personnel que Simple Things, dans lequel il est question pour Nas de parler de son héritage : “I just want my kids to have the same peace I’m blessed with”, de sa légende : “I’m looking in longevity’s eyes/I play with infinity’s mind” ou de son rapport à ses ex : “We broke up, they hooked up with athletes”, Kanye n’a de cesse d’imposer les motifs et les thèmes qu’il exploitait sur le mythique Bound 2, qui venait clôturer Yeezus. Pierre angulaire du disque, Everything retrace en un peu plus de sept minutes un large pan des expérimentations discographiques de Kanye, tandis que Nas, aussi calé soit-il, s’efface derrière la puissance du refrain chanté par Yeezy. Nasir s’inscrit ainsi dans la continuité du travail entamé par West début juin avec Daytona et restera dans les mémoires comme l’une des pièces maîtresses pour la compréhension de l’œuvre de son masterplan. “C’était écrit”, comme dirait Nas.
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