Le chanteur avait repris la chanson “Chiqué chiqué” de Christophe sur son deuxième album, en 1993.
“Christophe n’est pas quelqu’un qui a été fondamental dans ma culture musicale, mais c’est évidemment l’un des derniers grands maîtres qui disparaît. Au contraire d’un Polnareff, parasité par ses productions depuis plusieurs décennies, Christophe était resté hyper créatif jusqu’au bout.
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on dernier album studio, Les Vestiges du chaos (2016), est un chef-d’œuvre et personnellement mon album préféré. Je n’ai pas crié au génie à chaque fois, mais j’avais beaucoup aimé son retour discographique au milieu des années 1990, avec Bevilacqua (1996). Vendredi matin, après l’annonce de sa disparition, je réécoutais Les Mots bleus à la radio, et c’est fou comme les chansons prennent une résonance incroyable dès que son interprète disparaît.
Je me le disais déjà avant la mort de Christophe, mais dans un Panthéon de chansons idéales, il y a Les Mots bleus et La nuit je mens de Bashung. C’est tellement parfait sur tous les plans. On ne peut pas imaginer quelque chose de plus onirique et terre-à-terre.
”J’aimais le côté kitsch et poignant d’‘Aline”
C’est ce qui rend d’ailleurs cette chanson merveilleuse, entre ces mots factuels et ces synthés célestes. Dans les rues voisines où j’habite, j’entendais aussi des échos des Paradis perdus, comme si tous les bruits étaient un peu suspendus en ces temps confinés et donc silencieux. Mon premier ressenti est une grande tristesse. Et la mort de Christophe ne fait que renforcer son statut de grand maître.
Sur mon deuxième album (Si je connais Harry, 1993), j’avais repris Chiqué chiqué alors que je n’avais entendu qu’une seule fois la chanson de Christophe à la télévision, à sa sortie, en 1988. Elle m’avait beaucoup marqué. C’était aussi une façon inconsciente de poser mes marques par rapport au répertoire français.
A l’époque, Christophe n’était pas encore considéré comme un maître, mais comme le chanteur d’Aline. J’aimais le côté kitsch et poignant du morceau. Avec ces paroles mémorables de Pierre Grillet : ‘Je vous mène en bateau / Ou bien on rentre à pied’, une phrase qui a toujours été pour moi une sorte d’absolu (sourire).”
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