Autopsie d’un meurtre mystérieux à la frontière des deux Corées.
A la faveur de l’été, on découvre un inédit de Park Chan-wook qui colle à l’actualité politique autour des deux Corées. Il traite en effet d’un incident impliquant des militaires du Sud et du Nord dans la zone de sécurité qui sépare les deux pays.
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Deux soldats du Nord ont été tués ; une commission neutre vient enquêter. Enigme inextricable, que le cinéaste dénoue par le biais d’un long flash-back. Mais peu importe le récit en soi, évocation évidente de la blessure persistante des Coréens divisés par les aléas de l’histoire. On est surtout frappé par le traitement assez austère du sujet, qui reflète la rigueur du dispositif militaire sur le terrain, où des membres des deux armées, face à face, se regardent en chiens de faïence.
La mise en scène joue avec brio de cette situation pour mieux la déborder. On pense autant à un film de guerre qu’à un thriller d’espionnage avec ce film tiré au cordeau, que le récit bouscule en montrant comment des soldats des deux camps fraternisent secrètement, préfigurant une réunification inaccessible. Une utopie pour l’instant, que Park Chan-wook n’envisage pas sur un mode mièvre ou boy-scout, mais plutôt en laissant poindre une amertume mélancolique.
JSA (Joint Security Area) de Park Chan-wook (Cor. du S., 2000, 1 h 50)
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