Interminable empilement d’apartés uniquement destinés au fan service ou à meubler l’attente avant la grande bataille contre les Marcheurs blancs, « Un chevalier des Sept Royaumes » est l’un des épisodes les plus faibles de la série. (Spoilers)
Cet article comporte des révélations sur la série Game of Thrones.
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L’attente est douloureuse et l’ennui infini. Après avoir scellé la rencontre ou les retrouvailles de la quasi-totalité des personnages de la série à Winterfell dans un premier épisode statique mais parfois émouvant, les créateurs de Game of Thrones prolongent leur geste avec une paresse confondante.
Tendres frictions et caresses sournoises
Écrit par Bryan Cogman et une nouvelle fois réalisé par David Nutter (qui avait brillamment mis en scène les Noces pourpres en saison 3), Un chevalier des Sept Royaumes ne quitte pas les murs de la place-forte du Nord, toute entière tendue vers l’arrivée des Marcheurs blancs. Alors que les hommes s’entrainent et que l’on consolide les remparts, les figures proéminentes de la saga s’entrecroisent en tendres frictions ou caresses sournoises.
Daenerys et Sansa éprouvent leurs différents politiques quand Tyrion et Jaime rattrapent le temps perdu, Brienne de Torth est adoubée chevalier (la traduction officielle garde le masculin) et Arya vit sa première expérience sexuelle avec Gendry. Interminable enchaînement d’apartés immobiles mis bout à bout sans transition logique, l’épisode, évidé de toute tension dramatique et privé d’effet de surprise, est l’un des plus faibles de la série à ce jour.
On attend les Marcheurs blancs
On pourrait en répartir les séquences en trois piles fonctionnelles : la première serait constituée de scènes coupées de l’épisode précédent (l’adoubement de Brienne ou le badinage de Missandei et Ver gris), la seconde orientée vers du pur fan service (les retrouvailles des Lannisters ou la love story naissante entre Arya et Gendry), la troisième affectée à du pur remplissage.
Championne toutes catégories de la temporisation bavarde, la série retombe ici dans ses pires travers : mauvais soap, enchaînement de postures et faux conflits. Quelle déception de voir l’ivresse du mouvement et le goût pour le spectaculaire de la saison précédente jetés aux oubliettes au profit de l’étouffant surplace d’un série en plein déni de sa fin imminente.
On regrette également que les scénaristes échouent à mettre réellement en oeuvre le féminisme qu’ils et elles ont fini par esquisser à travers l’empowerment de leurs personnages féminins (Arya, Sansa, Daenerys, Cersei) : si chaque mâle de Winterfell, enfants compris, se voit réquisitionné pour la défense de ses murs, les femmes sont invitées à se réfugier dans les catacombes. Face à l’hiver éternel, chaque bras armé n’a-t-il pas la même valeur ? On invite ceux qui soulèvent les racines médiévales de la saga pour excuser cette différence de traitement à chercher des traces des Marcheurs blancs ou des dragons dans les livres d’histoire. Quitte à délaisser le réalisme, autant le faire de façon progressiste.
Le prochain épisode devrait logiquement mettre en scène la grande bataille des vivants contre les morts, le Fort Alamo ou le Gouffre de Helm de Westeros. Après deux semaines de surplace et huit ans d’attente, on se rangerait presque du côté du Roi de la nuit.
Game of Thrones S8E2 : Un chevalier des Sept Royaumes, à la demande sur OCS City.
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