Lyra McKee, une journaliste nord-irlandaise, est morte dans la nuit de jeudi à vendredi, alors qu’elle couvrait des violences en cours dans la ville de Londonderry en Irlande du Nord. La police a ouvert une enquête pour meurtre.
Alors que des affrontements étaient en cours dans la nuit de jeudi 18 à vendredi 19 avril dans le quartier de Creggan de la ville nord-irlandaise de Londonderry, une journaliste de 29 ans, Lyra McKee, a été tuée par balle. La police a ouvert une enquête pour meurtre et a indiqué qu’elle traiterait cet événement comme un « incident terroriste ».
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Ces violences sont survenues juste avant le week-end de Pâques, un moment où les républicains nationalistes (catholiques) célèbrent le soulèvement qui a eu lieu à Dublin en 1916 pour obtenir l’indépendance de l’Irlande. Leona O’Neill, une journaliste également sur place pendant la nuit, a relayé des images sur Twitter montrant des véhicules de la police ciblés par des jets de pétards et de cocktails Molotov.
https://twitter.com/LeonaONeill1/status/1118989817692319744
Une ville marquée par les « Troubles »
« À cette étape de l’enquête, nous pensons que ce meurtre a été perpétré par un membre violent de l’Armée républicaine irlandaise », a annoncé le sous-préfet du district, Mark Hamilton. La ville de Londonderry est connue pour les violences qui s’y sont déroulées notamment lors de la période des « Troubles ». Des années 1960 à la fin du XXe siècle, de nombreux épisodes d’agitations politiques et d’affrontements ont éclaté entre républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, et loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique, provoquant la mort de plus de 3 500 personnes. C’est à Londonderry, qu’a eu lieu le « Bloody Sunday » le 30 janvier 1972, lorsque vingt-huit personnes ont été tuées par des soldats de l’armée britannique.
Arlene Foster, cheffe du parti unioniste nord-irlandais (DUP) s’est rapidement exprimée en faisant référence à cette période de l’histoire : « Personne ne veut retourner aux “Troubles ». Elle a également condamné cet « acte insensé », tout comme le parti nationaliste Sinn Féin qui a qualifié le meurtre de Lyra McKee d’ »attaque contre toute la communauté, contre le processus de paix, et contre l’Accord du vendredi saint », qui a mis fin aux Troubles en 1998.
Lyra McKee enquêtait sur les nombreux suicides de la génération suivant celle qui a vécu les Troubles, comme l’a rappelé Arrêt sur Images. Elle était notamment en contact avec l’université d’Haifa en Israël qui étudie la « transmission intergénérationnel du trauma » de la Shoah. Arrêt sur Images regrette que la journaliste ne puisse pas terminer son enquête.
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