Le vent (dis)tordu de San Francisco souffle toujours, et c’est beau.
Ecouter du rock psyché en 2016, est-ce bien raisonnable ? Non, évidemment, vous avez mieux à faire : rembourser un emprunt, trier vos déchets, sauver la gauche. Heron Oblivion ne vous sera pour tout cela d’aucune utilité. En revanche, s’il vous prend l’envie d’être ému par le son d’une distorsion, transporté par un tempo lancinant qui promet des tempêtes électriques à venir, parcouru de courants extatiques lorsque explose ladite tempête, vous feriez bien de vous arrêter sur le présent album.
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S’il ne sonne pas comme une simple redite de vieilles recettes, l’art consommé du slow burn que déploie la formation ne vient pas de nulle part : Meg Baird a traîné son chant envoûtant chez Espers et ses trois hommes de main ont officié pour Comets On Fire, Sic Alps et moult projets plus californiens les uns que les autres.
Sur Heron Oblivion, c’est bien ce vent qui souffle et ce soleil qui chauffe, portant le concis Sudden Lament comme l’épique Rama jusqu’au point d’incandescence où voix susurrante, guitares chargées et rythme lourd comme un soir d’été se fondent en une prière pour des temps plus larges. Essentiel, finalement.
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