Réalisé par un documentariste chevronné, ce biopic, axé sur les dernières années de vie d’un diplomate onusien, ne trouve jamais son souffle fictionnel.
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Larger than life, la vie de Sérgio Vieira de Mello. semble tout droit sortie d’un roman d’espionnage. Mélange entre John F. Kennedy et James Bond, ce natif de Rio, bel homme au sourire ravageur et à la langue alerte (il en parlait couramment six), s’était retrouvé étudiant à la Sorbonne en Mai 68 à 20 ans et avait même été blessé dans les émeutes. Un an plus tard, il décrochait son premier job aux Nations unies et grimpait les échelons, jusqu’à devenir proche de la Maison Blanche et successeur tout désigné de Kofi Annan.
Si le film évoque ce passé rocambolesque, il se concentre sur les dernières années de sa vie passée sur le terrain, entre le Timor oriental et l’Irak, où il avait été mandaté en 2003 pour aider le peuple irakien à se doter d’une démocratie.
Biopic coûteux, cette production Netflix est la première fiction de Greg Barker, documentariste américain chevronné et déjà auteur d’un documentaire du même nom en 2009, lui-même basé sur une biographie titrée sobrement Sergio Vieira de Mello et le combat pour sauver le monde.
Malgré le glamour du couple formé par Wagner Moura (Pablo Escobar dans la série Narcos) dans le rôle du chevalier blanc et Ana de Armas (révélée dans A couteaux tirés et nouvelle coqueluche d’Hollywood) dans celui de sa dulcinée, le film, agencé en série de flash-back, souffre d’une réalisation à la fois écrasée par l’aura de l’homme et hantée par la forme documentaire.
Pris dans cet étau de réel, Sergio ne parvient pas à trouver de souffle fictionnel. Il est une traversée de l’ennui ponctuée par une archive de Sérgio dont on fait l’affligeant constat qu’elle nous intéresse plus que toutes les images de fiction.
Sergio de Greg Barker, avec Wagner Moura, Ana de Armas, Brían F. O’Byrne (E.-U., 2020, 1h58)
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