Selon un sondage réalisé en Angleterre, 43 % des femmes âgées de moins de 40 ans disent avoir été confrontées à un comportement sexuel non consenti lors de festivals.
Commissionné par la Press Association, un sondage YouGov sur les festivals révèle cette semaine des chiffres alarmants sur le harcèlement pendant les grands événements musicaux de l’été. Sur un échantillon de 1 188 festivaliers, les résultats sont accablants. Près de la moitié (43 %) des festivalières âgées de moins de 40 ans disent avoir subi un comportement sexuel non consenti. Tous sexes confondus, c’est 22 % des festivaliers qui disent avoir été victimes d’agression ou de harcèlement sexuels. Le chiffre grimpe à 30 % si l’on ne prend en compte que les femmes sondées pour cette partie du sondage.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop","device":"desktop"}
80 % des victimes ne portent pas plainte
Par ailleurs 70 % des agresseurs en festival seraient inconnus des victimes. Comme le rappelle BBC News, plus de 80 % des personnes victimes d’agressions sexuelles ne portent pas plainte selon un autre sondage commissionné par l’Angleterre et le Pays de Galles. Selon You Gov, seulement 1 % de femmes victimes ou témoins de cas d’agressions ou de harcèlements sexuels disent avoir rapporté les faits à un membre du staff du festival, contre 19 % des hommes. De manière générale, le sondage révèle que seulement 2 % des incidents ont été signalés au staff du festival.
Interrogée par BBC News, Tracey Wise, fondatrice du groupe Safe Gigs For Women (« Des concerts sûrs pour les femmes »), explique l’intérêt d’une telle étude : « Cela nous donne quelque chose de concret à montrer aux organisateurs de festivals pour leur dire ‘vous devez prendre ça en compte’ ». Pour Jen Calleja, co-directeur de la campagne Good Night Out qui lutte contre le harcèlement dans les bars, les clubs et les festivals, le sondage « n’aide qu’à prouver ce que l’on savait déjà » et est « choquant mais pas surprenant ». Il ajoute :
« Nous savons qu’un grand nombre de cas d’agressions et de harcèlements sexuels n’est pas signalé et nous savons que cela vient de la stigmatisation, de la peur de ne pas être cru ou d’une minimisation de ce qu’est le harcèlement. L’idée que nous véhiculons c’est que le harcèlement est le problème de tous, pas seulement celui de la victime ».
Pour Paul Reed, directeur général de l’Association des Festivals Indépendants, les festivals « ont le devoir de créer des événements aussi sûrs, sécurisés et agréables que possible ». « Si les gens n’interviennent pas, ce comportement sera normalisé. »
{"type":"Banniere-Basse","device":"desktop"}