Avec deux amis d’enfance, Nils Frahm livre un premier album qui plane à haute altitude.
Nonkeen est un nouveau groupe dont les premiers signaux sonores datent de plus de vingt-cinq ans. Rétrofuturiste par essence, le projet prend sa source dans l’Allemagne de la fin des années 1980, lorsque ses trois initiateurs portaient encore des culottes courtes – mais avaient déjà les idées longues. C’est à cette époque en effet que Nils Frahm (dont la musique néoclassique teintée d’électronique est l’une des plus gracieuses du moment), Frederic Gmeiner et Sebastian Singwald, alors âgés de moins de 10 ans, ont commencé à faire de la radio et de la musique ensemble, faisant un usage intensif de leurs appareils enregistreurs.
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Abruptement interrompu en 1997, suite à un accident survenu lors d’un concert, leur projet commun a été réactivé en 2007, date à partir de laquelle les trois compères se sont régulièrement retrouvés pour s’adonner à de longues sessions expérimentales, nourries en partie de leurs enregistrements passés. Aujourd’hui, au terme d’un long et minutieux processus de (re)création laissant une place de choix à l’imprévu, paraît The Gamble, premier album du trio, auquel s’adjoint sur cinq morceaux le batteur Andrea Belfi, acteur majeur de la sphère berlinoise des musiques non-conformistes.
Entièrement instrumental (seules quelques rares bribes vocales se perçoivent de-ci, de-là), l’album contient neuf morceaux d’une extrême délicatesse, tout en nappes, bourdonnements, frottements et flottements. Pareils à des bulles de son, ils s’élèvent dans un espace miroitant, quelque part entre ambient, jazz en apesanteur, post-rock atmosphérique (canal Tortoise/Labradford), kosmische musik et minimalisme sériel. Terriblement suggestif, l’ensemble est irrigué en profondeur par cette mélancolie intense qu’éveillent le sentiment du passage du temps et la souvenance du lointain pays de l’enfance.
Concerts les 24 et 25 avril à Paris (Café de la Danse)
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