Quand le trublion d’Inter s’inspire de Jacques Attali, rivalise avec Desigual et voue une passion pour les documentaires sur les formations de militaires.
Quel est le premier geste que vous faites au réveil ?
J’appuie sur le bouton rappel et je me rendors pour neuf minutes. Un des plaisirs de la vie. Comme apprendre que Gérard Collomb a une gastro.
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Qu’est-ce qui vous obsède ?
La faculté qu’a l’espèce censée être la plus évoluée de la biosphère à s’autodétruire en bousillant son écosystème. Il est fort possible que des extraterrestres voulant nous supprimer de la surface du globe n’auraient besoin que d’une seule arme : la patience.
Qu’est-ce que vos parents ne vous ont pas appris ?
A oser. J’ai dû me débrouiller car ils sont assez peu téméraires. Mais ils m’ont donné la confiance nécessaire pour le faire. Et pour ça, je ne les remercierai jamais assez. Ils m’ont aidé à développer ma singularité. Quelle éducation plus précieuse que celle qui consiste à ne pas vouloir faire de son gamin le clone des autres ou de l’idée qu’on se fait de lui ? Merci à eux.
Quel est le goût de votre enfance ?
N’attendez pas de moi une blague pédophile, je ne suis jamais allé au catéchisme. Je dirais les coquillettes. La plus belle invention de l’homme. Il faut à tout prix les protéger de la dictature des horribles farfalle et autres arrogants tortellini. Je ne comprends pas qu’elles ne soient pas classées au patrimoine mondial de l’Unesco au même titre que les pyramides d’Egypte ou les électeurs PS.
Quelle est la couleur que vous ne porteriez jamais ?
Vous tombez mal : je n’ai aucun goût vestimentaire. Ce n’est pas que j’ai forcément mauvais goût. Je n’en ai pas. Je suis incapable de vous dire si quelqu’un est bien habillé ou pas. Aucune personne qui m’a déjà croisé dans la vie ne sera surprise de cette réponse. Je crois que je suis responsable de davantage de cancers de la rétine que la marque Desigual.
Quel est l’endroit où vous retournez et que pourtant vous détestez ?
Les salons d’armement où je vais régulièrement pour mes chroniques. Je n’ai jamais eu aussi froid dans le dos que devant des missiles présentés sur des stands à côté d’hôtesses en minijupe qui sourient, de mecs en costard cravate décomplexés qui vendent ça comme des bagnoles. Que penserait-on si les canards organisaient des salons de fusil de chasse ?
Quelle scène de film connaissez-vous par cœur ?
Pour rester dans le thème, je suis passionné par les documentaires sur les formations de militaires. Toute la connerie humaine y est exposée dans sa magnificence. La hiérarchie sublimée, la virilité montrée en exemple, l’agressivité en vertu. Je connais des passages entiers de La Meilleure Façon de marcher, qui relate la formation de paras dans le Sud-Ouest. Absurde, grotesque, sublime !
Quel est l’artiste qui vous met hors de vous ?
Je n’aime pas Tarantino. En règle générale, je n’aime pas l’esthétisation de la violence. C’est pour cette raison que j’adore C’est arrivé près de chez vous où elle est montrée de façon crue, brute, vraie. Evidemment qu’on ne va pas forcément perpétrer un massacre de masse après avoir vu Kill Bill, mais ça m’a toujours gêné. C’est peut-être mon côté vieux con. Ou Bisounours. Ou vieux Bisounours con.
Qu’est-ce qui ne vous plaît pas chez vous ?
J’aimerais justement avoir besoin de moins de temps de sommeil pour pouvoir davantage lire, écrire, aller voir les spectacles des potes, glander…
Que faites-vous quand votre créativité est bloquée ?
Je vais pisser. Va comprendre ! Personne ne connaît ce processus mystérieux qui fait qu’en libérant sa vessie, on libère aussi son imagination. Attention quand même à ne pas considérer sa propre urine comme le fruit de sa créativité. Au risque d’avoir la carrière de Laurent Wauquiez.
Qui avez-vous imité pour devenir vous même ?
J’ai systématiquement observé les prises de position et le sens de la déontologie de Jacques Attali. Et j’ai fait l’inverse. D’autant plus depuis qu’il est en marche. A fond dans l’impasse.
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