Hommage au Columbo du Plat Pays, Raymond Goethals, qui est le seul à avoir mené une équipe française à la victoire en Champions League.
En cette période bénie pour les collectionneurs de Panini, les vendeurs de télévisions et les dictateurs russes, je me devais de choisir une idole footballistique ! Pour un Belge, une évidence s’imposait : celui qui a entraîné la seule équipe française vainqueur de la Champions League, Raymond Goethals.
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En 1993, si l’OM gagne et si Deschamps soulève son premier grand trophée, c’est aussi grâce à ce vieux ket de Bruxelles, plus doué en 4-4-2 qu’en teinture capillaire. Lui qui, en 1984, est radié de l’Union belge de football pour corruption dans l’affaire Waterschei, sorte de Watergate du ballon rond made in Belgium.
Raymond Goethals avait donc tout pour plaire à Bernard Tapie, et l’association de “malfooteurs” entre le Citizen Kane de la Canebière et le Columbo du Plat Pays fera des merveilles. Au-delà du sport, Goethals représente une certaine idée de la Belgique.
Quand il parle français, on est persuadé qu’il est flamand ; quand il parle flamand, on le pense francophone. Il est juste bruxellois, surréaliste et impossible à impressionner, le meilleur de Magritte allié au moins mauvais de Jean-Claude Van Damme.
Raymond la Science vs Eric The King
Pour preuve cette altercation, en 1991, avec Eric Cantona, poète, dessinateur, comédien et philosophe qui en fait était footballeur avant. Avec la modestie qui le caractérise, The King lui aurait dit : “Coach, on ne laisse pas Cantona sur le banc”, ce à quoi, mâchonnant son mégot, il aurait répondu en marmonnant (à lire avec l’accent belge, même celui de Coluche ça ira – ndlr) : “Je comprends bien, Eric, et d’ailleurs, si tu ne veux pas t’asseoir sur le banc, tu peux t’asseoir à côté du banc.”
What else ? Raymond la Science, comme l’appelaient les journalistes français, a amusé l’Hexagone, fut un improbable invité du Bouillonde culture de Bernard Pivot et avait sa marionnette au Bébête Show, s’il était encore vivant vous lui auriez demandé de présenter Les Ch’tis au Maracana.
Mais voilà, il n’est plus, et de là où il est, mon idole regarde ses Diables rouges entraînés par un Espagnol…Après tout, Charles Quint est né à Gand.
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