Amos Gitaï livre une métaphore espiègle et optimiste sur la cohabitation au sein de la société israélienne.
Quatre ans après Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin, Amos Gitaï revient avec Un tramway à Jérusalem, projeté hors compétition à la dernière Mostra de Venise. Si le thème de ce nouveau film est sensiblement le même – sonder l’histoire d’Israël et de sa société –, sa forme est quant à elle, diamétralement différente.
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Le cinéaste s’éloignant ici du brûlot politique haletant pour épouser une forme beaucoup plus modeste et légère : le film à sketches. Un tramway à Jérusalem est ainsi régi et rythmé par la saynète invitant tour à tour une mosaïque de personnages à monter dans son tramway, qui prend ici les airs d’une tour de Babel à l’horizontale.
C’est alors que se succèdent un entraîneur de football fraîchement nommé dans un club de la ville, un prêtre catholique italien, Mathieu Almaric jouant un touriste – à moins qu’il interprète son propre rôle – émerveillé par la terre et le soleil israéliens, une jeune palestinienne se liant d’amitié avec une jeune juive du même âge.
Si le résultat est imparfait, tour à tour oubliable, faible et charmant, Gitaï a le mérite de tisser à partir de presque rien (une plate-forme de quelques mètres et une dizaine de microfictions) le portrait pluriel et utopique d’une société qu’on aurait compressée dans une maison ouverte sans frontière et dont l’unique adage serait l’acceptation de l’autre et l’échange plutôt que la stigmatisation, la haine ou le rejet.
Un tramway à Jérusalem d’Amos Gitaï avec Mathieu Amalric, Yaël Abecassis, Hana Laslo (Isr., Fr., 2018, 1h34)
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