La justice abaisse l’interdiction du film « Salafistes » au moins de 16 ans.
Le documentaire Salafistes, infiltration en territoire djihadiste, sera finalement interdit au moins de 16 ans. La justice a décidé, jeudi 18 février, de modifier la classification du film (voulue par le ministère de la Culture), qui avait été à l’époque interdit au moins de 18 ans, pour l’abaisser à une interdiction au moins de 16 ans. Une décision intrigante pour l’avocat du ministère Jacques Molinié qui a déclaré à l’AFP être surpris par la décision du juge, « car nous pensions que le fait d’abaisser l’âge d’interdiction pour un film relevait du pouvoir du ministre de la Culture ».
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De vives polémiques
Salafistes, film du journaliste Lemine Ould M. Salem et du réalisateur François Margolin avait déjà, quelques temps avant sa sortie en salles, déclenché plusieurs vives polémiques, notamment pour son parti pris esthétique : un documentaire sans commentaire, ni voix-off, donnant la parole aux maîtres à penser d’un Islam radical. Une radicalité de mise en scène, dénuée de toutes opinions ou jugement moral, qui avait à l’époque fait débat. Les réfractaires interrogeaient alors le statut même du film : propagande ou objet nécessaire? – questionnant ainsi l’impact du film sur la population et l’importante visibilité donnée à la pensée djihadiste.
Interrogés en décembre dernier par les Inrocks, Lemine Ould M. Salem et François Margolin, s’étaient défendus de toutes accusations et prônaient, au contraire, la nécessité de montrer ces images car : « Ne pas les montrer est une négation de la réalité de leur combat. » Salafistes était alors une manière pour eux, de contrecarrer le discours établie par l’organisation Etat islamique (EI), en montrant le décalage entre l’intrigante quiétude des paroles dites et leur application barbare. Un documentaire parsemé d’images de propagandes mais aussi de quelques actes de résistance des habitants vivant sous la joute de l’EI comme ce « vieil arabe malien qui explique qu’il a conservé sa pipe alors que la police islamique voulait lui confisquer, car fumer est interdit. »
« Tout est démenti par le juge »
François Margolin, s’est exprimé : « On nous disait qu’on faisait l’apologie du terrorisme, qu’on faisait le jeu des djihadistes et tout cela est démenti par le juge qui a dit que ce que nous avons voulu faire est exactement le contraire », a rapporté Le Point. Les auteurs ne comptent pas en rester là puisqu’il souhaiteraient que toute interdiction du film soit abrogée. « Empêcher le film d’être vu par ceux à qui il est justement destiné, les lycéens, les collégiens, est une chose scandaleuse », a-t-i ajouté.
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