Ce 9 avril, sur BFMTV, le fils d’une victime du coronavirus, Bruno Lefevre, a dénoncé l’organisation des obsèques de sa mère. La gestion de la morgue provisoire de Rungis, payante pour les familles des morts, fait l’objet de nombreuses critiques.
C’est avec une émotion très vive que Bruno Lefevre a témoigné, ce 9 avril sur BFMTV dans l’émission de Bruce Toussaint. Alors que sa mère est décédée des suites du coronavirus, il a dénoncé l’organisation des obsèques. “J’ai honte que ma mère soit partie à Rungis, elle ne méritait pas ça. […] Être à Rungis dans un hangar, pour un fils c’est difficile, pour une sœur, pour une nièce. Et ces gens n’ont aucun scrupule”, déclare-t-il. L’objet de sa triste colère, c’est la gestion de la morgue provisoire de Rungis, où un entrepôt habituellement réservé à la conservation des produits frais a été réquisitionné le 2 avril, pour “répondre au surcroît de mortalité en Ile-de-France”.
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💬 "J'ai honte que ma mère soit partie à Rungis, elle ne méritait pas ça"
Fils d'une victime du coronavirus, Bruno Lefevre dénonce l'organisation des obsèques de sa mère pic.twitter.com/C6EH5AOlD6
— BFMTV (@BFMTV) April 9, 2020
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“Lundi j’irai m’excuser auprès d’elle, pour l’avoir abandonnée à Rungis”
En effet, le stockage des victimes du Covid-19 est payant pour les familles, comme l’a révélé Sandrine Thiéfine, présidente du réseau Pompes funèbres de France (PFF), le 8 avril.
“Ils n’ont aucun scrupule, et je trouve ça honteux. […] A 250 euros la facture que je paye en tout, vous vous rendez compte du chiffre d’affaires que ça fait ? !”, a dénoncé Bruno Lefevre. D’autant plus que, le jour des obsèques, il ne disposera que de 20 minutes, à une heure précise. “On m’a bien précisé qu’il fallait que je sois à l’heure, car c’était certainement peut-être à la chaîne”, ajoute-t-il.
Bouleversé et indigné, il conclut : “J’aurais payé n’importe quoi pour ma mère. On m’a dit que ce n’était pas possible. Lundi j’irai m’excuser auprès d’elle, pour l’avoir abandonnée à Rungis”. Christophe Castaner a demandé, jeudi 9 avril, un “contrôle” des tarifs de cette morgue provisoire. “Il me semble anormal que les contraintes liées à la situation de confinement et à des mortalités massives soient imputées financièrement aux familles”, a-t-il dit lors d’une mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’épidémie de Covid-19, comme le relate Le Monde.
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