Désormais en trio, le groupe français s’offre un retour aussi majestueux qu’inespéré.
Vingt-deux (ans), v’là le temps qui passe. Formé en 1994, Louise Attaque impose trois années plus tard une collection de chansons frugales et brutes de décoffrage. Le groupe rayonne alors en détenteur du record des ventes du rock hexagonal. Le reste est banal : déchirements – dont l’écume reste ici la défection d’Alexandre Margraff, batteur emblématique – et désirs d’aventures en solitaire. Mais après une reformation sous cryogénie (2005) et une compilation (2011), on pouvait considérer l’épopée comme forclose.
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C’était compter sans les impétuosités relevées ici-même (on va essayer de refaire de la musique ensemble). Ni les dix chansons d’Anomalie, enregistrées entre Brighton et les Studios Ferber, ailleurs encore, et produites en mode electro-pop par un Oliver Som en Britannique perdreau de l’année.
Tous refrains qui procèdent de cette innocence retrouvée, d’une force intacte certes (le chant de Gaëtan Roussel, le violon tourbillonnant auquel s’amarre la chanson-titre), mais aussi d’un vrai respect mutuel. La chute en locomotive virevoltante de l’entreprise ou un Avec le temps qui ne partage avec Ferré qu’une fièvre dépourvue de calcul mènent tout droit à la sérénité conclusive d’Un peu de patience. Décidément, dressons la table, car Louise est de retour parmi nous.
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