Spectacles à ne pas manquer, du 3 au 10 avril.
Encatation : une expérience culinaire de Johann Le Guillerm et Alexandre Gauthier
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On salivait rien qu’à l’entendre nous raconter son prochain projet. C’était il y a quelques mois. Mais aujourd’hui, c’est du concret. Johann Le Guillerm, artiste bricoleur et circassien de formation, s’associe au chef Alexandre Gauthier pour nous proposer Encatation dans le cadre des Duos Gastronomiques initiés par les Grandes Tables et le Channel de Calais, du 3 au 7 avril. En guise de menu, on sait seulement que : » rien ne sera comme un repas habituel ; qu’ils ne seront pas placés avec les personnes qui les accompagnent ; qu’ils seront dans une position assis-debout un peu comme sur un tabouret ; que leurs repères seront bousculés “.
Programme danse en avril au théâtre de la Bastille
Ça recommence ! Pour la deuxième année consécutive, le Théâtre de la Bastille et l’Atelier de Paris / Centre de développement chorégraphique national s’associent pour présenter quatre chorégraphes du 8 au 18 avril. Leurs points communs : un goût certain pour explorer “ les rapports qu’entretiennent les corps avec les traditions et les territoires dans lesquels ils s’inscrivent “. Autrement dit, au présent. L’Israélienne Shira Eviatar et l’Irlandaise Oona Doherty ouvrent le bal, la première avec deux pièces courtes, Body Roots et Rising, qui interrogent ses racines mizrahim (les descendants des communautés juives du Moyen-Orient). La seconde avec Hard to be soft – A Belfast Prayer montre sans fards la violence sociale de la ville où elle a grandi.
Viennent en deuxième semaine les propositions de Nina Santes, Hymen Hymne, interprété par cinq danseuses qui se mêlent au public et questionnent le devenir de la sorcière. Un spectacle nourri du mouvement écoféministe et de Starhawk, l’autrice américaine de Rêver l’obscur, femmes, magie et politique. Nu, comme toujours, Simon Mayer présente Sunbengsitting, où il est à la fois interprète, musicien et chorégraphe. Les traditions autrichiennes sont à nouveau mises en jeu dans cet opus où les vocalises tyroliennes se mêlent à la Schuhplatter, cette danse acrobatique bavaroise où mains et pieds claquent de concert.
Zauberland (le pays enchanté), mise en scène Katie Mitchell
La note d’intention de Katie Mitchell pour sa création de Zauberland (le pays enchanté) aux Bouffes du Nord, du 5 au 14 avril, claque elle aussi comme un manifeste : “ Zauberland explorera les relations entre la sensibilité romantique du XIXe siècle et la réalité de notre XXe siècle, faite de migration de masse et de violence. Nous chercherons par ce spectacle à étudier comment notre société d’Europe occidentale tente et échoue à s’isoler des grands événements mondiaux, tels que la migration de masse. “
La fable de Zauberland suit le parcours d’une jeune femme qui quitte son pays du Proche-Orient, sous les bombes, et attend aux portes de l’Europe l’autorisation d’entrer. Prenant comme point de départ les Dichterliebe de Schumann – 16 lieder sur des poèmes de Heinrich Kleine – le compositeur Bernard Focroulle et l’auteur Martin Crimp ont créé 16 nouvelles compositions. Mises en regard avec l’œuvre de Schumann, elles entament ce dialogue entre passé et présent et avec une vieille Europe qui se crispe sur ses frontières pour mieux renier ses origines méditéranéennes orientales. Et Katie Mitchell de conclure : “ Quoique l’on fasse, le changement aura lieu et de nouvelles personnes, venant d’autres sociétés, y prendront part. “
Tout Dostoïevski, conception Benoît Lambert et Emmnanuel Vérité
Amateur des formes courtes, passe ton chemin. C’est ce qu’on pense d’abord quand on découvre le titre du dernier spectacle de Benoît Lambert. Tout Dostoïevski, franchement, alors que le moindre de ses romans remplit aisément ses 1000 pages, s’achète souvent en deux tomes pour mieux tenir dans la main…. Mais c’est méconnaître ce drôle de bonhomme qu’est Charles Courtois-Pasteur, déjà auteur de deux spectacles – Meeting Charlie, ou l’art du bricolage, sorte d’autobiographie en somme, et Charles et Marcel, consacré à l’œuvre de Proust. Derrière Charlie se cache en réalité un tandem composé du metteur en scène Benoît Lambert et de l’acteur Emmanuel Vérité et leur Tout Dostoïevski dure une heure en tout et pour tout. Le temps nécessaire, et forcément oblique, pour un hommage accéléré qui passe en revue Crimes et Châtiments, Les Frères Karamazov… et j’en passe. C’est à voir en ce moment au Théâtre de la Cité Internationale, du 1er au 19 avril.
Festival A Corps au TAP de Poitiers
Lyrique à ses heures, Jérôme Lecardeur, directeur du TAP de Poitiers, sait bien donner le tempo cette nouvelle édition du festival A corps (du 5 au 12 avril) : “ Evocation brillante de cultures maltraitées, expressionnisme débridé, intériorité débordantes, symboles historiques joyeusement mis en scène, danses étouffées réhabilitées, personnages romanesques aux genres indéfinis, dispositif révélateur de personnalités complémentaires, rituels funéraires baroques bouleversants, gestes sobres et justes quand les mots s’épuisent… “ D’autant qu’à y regarder de plus près, on pourrait même devenir les noms des chorégraphes invités pour chaque expression de cette énumération. Au programme : Frédérick Gravel, Olivia Grandville, Mickaël Phelippeau, François Chaignaud et Nino Laisné, Benjamin Bertrand et Jean-François Laporte, Matthieu Hocquemiller, Christophe Béranger et Jonathan Pranlas-Descours. C’est pas fini ! Et aussi Rochdi Belgasmi, Steven Cohen, Marlene Monteiro Freitas. Et même un karaoké, des massages sonores, une A Corps Party et les laboratoires de création des universités et des lycées. A Corps majeur….
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