Quels sont les films à aller voir, ou pas, ce week-end ? Pour en avoir un indice, voici l’avis de nos critiques.
Taux d’enthousiasme : 500 %
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Le Livre d’image de Jean-Luc Godard
(disponible sur Arte+7 jusqu’au 22 juin)
Un livre d’image ? Oui au sens où, comme toujours et comme jamais, Godard fait de la littérature avec des images et des sons, c’est-à-dire du pur cinéma. Un cinéma à voir et à entendre, mais surtout à montrer, ou plutôt à monter, voire à mixer. Montage/mixage, les maîtres mots de Godard depuis bientôt soixante ans, qui trouvent ici, encore une fois, une forme flamboyante et funèbre mais surtout incroyablement stimulante.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Thierry Jousse
https://www.youtube.com/watch?v=4wwyXcdMJzo
Taux d’enthousiasme : 75 %
Alpha – The Right to Kill de Brillante Mendoza
Avec Allen Dizon, Elijah Filamor, Baron Geisler
Trois ans après Ma’ Rosa, le réalisateur philippin Brillante Mendoza replonge dans la lutte antidrogue au sein des bas-fonds de Manille et en donne une version plus recentrée sur le thriller que son précédent film. Parce que la ville évolue sans cesse, parce qu’il y aura toujours une voix passée sous silence a restitué, le cinéaste complète la radiographie de ce territoire et l’enrichit d’un nouvel angle tel un peintre qui ferait naître une légère variation d’un même paysage.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Ludovic Béot
https://www.youtube.com/watch?v=ocRGfHDn3oU
Liz et l’Oiseau bleu de Naoko Yamada
Incroyable de justesse lorsqu’il ausculte, avec un sens de l’épure prodigieux, les sentiments complexes de lycéennes au crépuscule de leur adolescence, Liz et l’Oiseau bleu est aussi un film musical aérien, où les émotions indicibles qui foudroient les deux héroïnes, et les non-dits qui tapissent leur rapport à l’autre, vibrent à travers le dialogue mélodieux qu’elles se livrent, l’une à la flûte, l’autre au hautbois.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Léo Moser
El Reino de Rodrigo Sorogoyen
Avec Antonio de la Torre, Monica Lopez, Nacho Fresneda
Dénué du génial esprit machiavélique et du charisme des grands politiciens véreux de fiction, Manuel est le monsieur Tout-le-Monde du politique beauf corrompu. Lorsqu’il se retrouve pris au sein d’une affaire de corruption, il est abandonné par tous et tente, par tous les moyens illégaux, de trouver une issue et sauver sa peau. En se fixant sur l’acharnement de son personnage, qui par ailleurs va rater absolument toutes les étapes de sa machination, le film substitue à la chronique réaliste les traits inattendus d’un nouveau genre, mi-thriller, mi-burlesque.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Ludovic Béot
Camille Claudel de Bruno Nuytten,
Avec Isabelle Adjani, Gérard Depardieu
Parce qu’elle entretient un rapport exclusif à son art, Camille Claudel n’a d’autre ambition que de produire des sculptures par centaines (qu’elle finira par détruire, avant que le reste ne soit emporté par la crue de la Seine de 1910 qui détruisit son atelier). Nuytten, qui s’est toujours décrit comme un « amateur », interroge la pureté de la création et se projette à part égale d’Adjani dans ce portrait d’une trivialité bouleversante.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Emily Barnett
Taux d’enthousiasme : 60 %
Working Woman de Michal Aviad
Avec Liron Ben-Shlush, Menashe Noy, Oshri Cohen
Le jour où Oma, femme amoureuse, employée exemplaire et mère de famille aimante, est violée par son patron, qui vient de lui offrir un nouveau poste, rien ne se passe. Tout le reste s’attache à l’observation du corps et de la psyché d’Oma jusqu’à ce que la vengeance, mince mais salutaire, se fasse. Un peu didactique dans son exécution, Working Woman est tout de même porté par l’impérieuse volonté de rendre visible par petites touches, si infimes soient-elles, l’invisible d’un mécanisme de violence.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Marilou Duponchel
Taux d’enthousiasme : 30%
L’Epoque de Matthieu Bareyre
C’est dans la nuit parisienne et ses plages d’excitation et d’ivresse que plonge la caméra de Matthieu Bareyre, dont c’est le premier long métrage. Le film parvient à restituer avec une certaine virtuosité le mouvement de la nuit et sa cinégénie urbaine, mais il se perd à plusieurs endroits. Depuis sa présentation au Festival du film de Locarno, il s’est vu logiquement comparé au Joli Mai de Chris Marker et Pierre Lhomme, mais il en oublie un précepte, si cher à ces derniers, celui de l’égalité du regard.
Retrouvez l’intégralité de la critique de Marilou Duponchel
Taux d’enthousiasme : 0 % (fuyez loin, très loin)
After – Chapitre 1 de Jenny Cage
Avec Josephine Langford, Hero Fiennes-Tiffin
S’il est comparé à Cinquante Nuances de Grey c’est aussi parce qu’After devait faire de la question du sexe, de l’excitation et de la peur des premières fois, l’un des centres de son intrigue. Mais ce que semble désirer le film par dessus tout, n’est pas tant d’incarner les bouleversements de son héroïne, mais bien de distribuer un guide pédagogique sur le mode de « ma première fois en 5 points. » On saura gré au film de prendre soin de son jeune public et de ses personnages avec une certaine délicatesse et bienveillance mais tout cela reste bien vain, chaste et terriblement ennuyeux.
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