Une ville futuriste, influencée par Michel Gondry et Alain Damasio, est au centre de son nouvel album. Il a invité quelques artistes à peupler ces douze morceaux électroniques pleins d’élégance.
Une ville futuriste, influencée par Michel Gondry et Alain Damasio, est au centre du nouvel album de RONE. Il a invité quelques artistes à peupler des morceaux électroniques pleins d’élégance.
“Je pense que c’est l’un des rares compositeurs actuels à avoir su conserver en lui, et à traduire par sa musique, une forme de joie native, à une époque qui est, pour l’essentiel, particulièrement triste et désenchantée.” Ça, c’est l’écrivain Alain Damasio qui nous parle de son ami et collaborateur occasionnel Erwan Castex, aka Rone.
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Ce dernier est de retour avec un nouvel album à l’image de cette idée, comme une sorte d’écho, selon lui, au premier roman dystopique de Damasio, La Zone du dehors. Douze morceaux sont réunis sous le titre Mirapolis et ressemblent à la BO d’un film de science-fiction pas encore tourné, ni même écrit. Sachant que ce titre a été inspiré par la pochette de l’album, signée Michel Gondry, et par le Metropolis de Fritz Lang, on tient toutefois quelques pistes.
« J’ai d’abord cru que c’était une blague”
Rone avait déjà entamé la composition de l’album quand Gondry est entré dans la course. A mi-chemin environ, il a reçu un message du cinéaste lui proposant une collaboration. “J’ai d’abord cru que c’était une blague”, raconte humblement Rone quand on le rencontre. “On s’est vus dans un café, poursuit-il. Il m’a montré des croquis sur son ordinateur, avec mon visage dessus et puis cette ville derrière, qui n’était pas encore Mirapolis.”
L’album est donc une digestion improvisée de cette esthétique citadine, nocturne et futuriste, porteuse également d’une certaine idée de la collectivité. Car outre l’influence de Michel Gondry et quelques échos au travail d’Alain Damasio, qu’il a invité sur la scène de la Philharmonie de Paris en janvier dernier, Rone a tenu à rassembler une improbable palette de musiciens sur cet album.
On y croise en effet des profils aussi différents que Saul Williams, Baxter Dury, Noga Erez et Kazu Makino. “Ils m’ont ouvert un champ des possibles”, synthétise Rone, dont le travail a toutefois débuté dans la solitude, loin de la ville.
Un album à la fois deep et lumineux
Mirapolis est en fait né au bord de la mer.
“Je sortais d’une tournée de deux ans avec l’album Creatures. Je ne savais pas trop par où commencer, du coup j’ai décidé de partir sur la côte. Je suis parti plusieurs fois, à des endroits différents, et chaque fois avec une seule machine. L’idée était d’aller au bout de chacune d’elles pendant ces week-ends de romance à la mer.”
https://www.youtube.com/watch?v=M0aM9bxgcD8
L’album, à la fois deep et lumineux, est donc le croisement de ces moments solitaires, introspectifs, et de cet accueil fait aux divers invités qui peuplent Mirapolis.
En ressortent des morceaux très différents les uns des autres, mais comme recouverts du même vernis donnant son élégance à l’ensemble. “C’est un garçon adorable et fin, observe Alain Damasio. Avec une vraie écoute – une écoute des gens, du monde.” Un monde que Rone réinvente depuis une dizaine d’années maintenant, et qui semble enfin, avec Mirapolis, avoir trouvé sa capitale.
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