Dans Lettres d’intérieur, la nouvelle chronique d’Augustin Trapenard sur France Inter l’ancienne garde des Sceaux écrit à Julie, une jeune femme sans abri. Christiane Taubira exprime ici son inquiétude pour les personnes sans domicile fixe face à la pandémie.
Ses mots sont forts et emplis de poésie. Dans une lettre lue par Augustin Trapenard ce lundi 6 avril, l’ancienne ministre de la Justice met en lumière ces femmes et ces hommes qui vivent dans la rue, et sont dans un état de détresse effroyable depuis le début de la crise sanitaire.
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« Avant tes mots, c’est ta moue puis ton sourire puis une légère raideur vertébrale qui me répondent… m’auraient répondu », écrit Christiane Taubira à Julie, une jeune femme sans abri qu’elle avait rencontré lors d’une maraude du Samu, à Paris.
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« Il n’y a pas si longtemps, disons quoi ?, vingt, trente ans ? – pour toi qui n’étais pas née, évidemment, ça fait un siècle – donc il n’y a pas si longtemps, calamité était un mot plus fort que fléau », poursuit-elle encore depuis Cayenne, sa ville natale.
« Je reviendrai dans cet angle de rues »
L’ancienne ministre témoigne, une fois de plus de son art de la digression en parlant météo, alluvions de l’Amazone et mangrove de palétuviers. « Je voulais juste te dire que je pense très fort à toi. Et à quelques autres, ici et chez toi. Je me demande ce que tu deviens », dit-elle à Julie. « Je repasserai. Je reviendrai dans cet angle de rues. Et ta moue et ton sourire et ta raideur m’accueilleront », conclut-elle. Heureusement, quelques actes de solidarité prennent corps : dimanche 5 avril, dans le Val-d’Oise, 600 places supplémentaires ont été débloquées pour héberger des SDF.
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