Au Musée d’Orsay, l’exposition « Le Modèle Noir. De Géricault à Matisse » rend aux modèles noirs représentés par les grands maîtres de la peinture occidentale un nom, une identité et un ancrage socio-politique. Visite en images.
C’est l’une des expositions les plus ambitieuses du printemps, de celles dont l’apport marquera durablement l’histoire de l’art. A Paris, le musée d’Orsay accueille en ce moment Le Modèle Noir. De Géricault à Matisse. Version augmentée de sa première itération à la Wallach Art Gallery de l’Université de Columbia (New York) à l’automne, l’exposition relie l’aventure des avant-gardes à la vie des modèles non-blancs ayant croisé la trajectoire des peintres, sculpteurs, poètes et photographes.
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Dans sa thèse Posing Modernity: The Black Model from Manet and Matisse to Today, Denise Murrell identifie dans L’Olympia que peint Edouard Manet en 1863 un tournant majeur dans l’iconographie du modèle noir. Laure, représentée sous les traits de la domestique au second plan, n’est plus représentée selon le schéma sexualisant de l’orientalisme. Plutôt que de simplement symboliser l’ »autre » exotique sans substance véritable, elle apparaît en tant que participante à part entière de la vie quotidienne.
Aux côtés de Denise Murrell, les conservateurs Cécile Debray, Stéphane Guégan et Isolde Pludermacher entreprennent une entreprise de décolonisation du regard et d’historiographie en se penchant sur la représentation du modèle noir, et les histoires personnelles de ces modèles, au fil de deux siècles de tradition picturale occidentale. A lire, notre rencontre avec Cécile Debray et Isolde Pludermacher. A voir, une visite en image et autant de chefs d’oeuvres.
• Le Modèle Noir. De Géricault à Matisse, jusqu’au 21 juillet au Musée d’Orsay à Paris