S’ils paraissent sourds aux déflagrations qui secouent la scène new-yorkaise, ces musiciens de Brooklyn ? épaulés par deux membres des épatants Clogs ? sont en tout cas dotés de très belles paires d’oreilles. Comment expliquer autrement le pouvoir de séduction de ces fins lettrés qui, trempant leur plume dans des encres variées où le noir […]
S’ils paraissent sourds aux déflagrations qui secouent la scène new-yorkaise, ces musiciens de Brooklyn ? épaulés par deux membres des épatants Clogs ? sont en tout cas dotés de très belles paires d’oreilles. Comment expliquer autrement le pouvoir de séduction de ces fins lettrés qui, trempant leur plume dans des encres variées où le noir prédomine (folk ombrageux, post-punk carbonisé, pop douce-amère), savent se distinguer de la masse des plagiaires sans révolutionner le moindre genre ?
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The National est la preuve vivante qu’une solide instruction ne nuit pas à l’affirmation d’une vraie personnalité. A la fois classique et intranquille, ce groupe est capable de rendre leur virginité à des suites d’accords et des courbes mélodiques que mille musiciens ont déjà marqué de leurs empreintes. Mais sa principale qualité est surtout de jouer comme un seul homme derrière un homme seul : le chanteur Matt Berninger, qui a visiblement le cœur gros et du venin en stock. Une belle voix fripée, dans laquelle se niche cette désillusion un brin désinvolte qui, depuis que Lou Reed en a déposé le copyright, figure parmi les plus grandes trouvailles du rock new-yorkais.
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