“Girls Rock”, de Sophie Rosemont, est un petit manifeste utile, “pour rappeler qu’elles sont tout autant des modèles”.
“Quand on est une fille, on nous apprend que la seule manière d’avoir le pouvoir d’une rockstar, c’est d’être une groupie, de montrer nos seins et d’être choisie pour la nuit. On nous apprend que la seule manière de réussir passe par les hommes. C’est un mensonge.” C’est par ces mots de Kathleen Hanna, leadeuse des mythiques Bikini Kill, que la journaliste Sophie Rosemont (collaboratrice régulière des Inrocks) introduit Girls Rock.
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L’originalité du livre réside dans sa plume souple et savante comme de son idée d’inviter des figures de la scène française actuelle à raconter leur admiration pour leurs héroïnes rock
Comme son nom l’indique, son livre parle de ces filles du rock : PJ Harvey, Cat Power, Chrissie Hynde (Pretenders), Poly Styrene (X-Ray Spex), Siouxsie Sioux et ses Banshees, Nico, Kim Gordon… Les bio défilent dans un chapitrage malin qui refuse la morne chronologie pour proposer un début d’analyse : “cavalières solitaires”, leadeuse de groupes masculins, ou encore membres de “bandes de filles”…
Ecrire sa propre histoire
L’originalité de ce Girls Rock est à chercher du côté de sa plume souple et savante, comme de son idée d’inviter des figures de la scène française actuelle à raconter leur admiration pour leurs héroïnes rock : Marianne Faithfull par Barbara Carlotti, Lydia Lunch par Fishbach…
Quant à savoir s’il est encore pertinent en 2019 de consacrer un livre à l’histoire des rockeuses, laissons parler Shirley Manson, qui lance dans une préface manifeste : “Il est temps de nous consacrer à nos propres intérêts et d’écrire nous-mêmes notre histoire, parce que si nous laissons les autres s’en charger, ce ne sera jamais fait.”
Girls Rock, Sophie Rosemont, (Nil) 352 p., 20 €. Sortie le 14 mars
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