La presse américaine n’a jamais été tendre avec Harmony Korine, cinéaste underground qui a commencé sa carrière comme scénariste pour Larry Clark à 22 ans, avant de réaliser 6 longs-métrages, tous sèchement accueillis, à l’exception de son avant-dernier film, « Spring Breakers », qui a su séduire malgré sa radicalité. Qu’en est-il de son nouveau film, « The Beach Bum », avec Matthew McConaughey et Snoop Dog en tête d’affiche?
Sorti ce 22 mars aux États-Unis, The Beach Bum s’attache à décrire le quotidien hédoniste de Moondog (Matthew McConaughey), un poète irrévérencieux qui vie sa vie selon ses propres règles : « sexe, drogue et mésaventures » (Kristy Puchko, Guardian). Il est tentant de voir dans ce personnage un double d’Alien, le rappeur excentrique de Spring Breakers incarné par James Franco. Mais cette fois, c’est le film tout entier qui semble adopter son regard halluciné sur le monde, en témoigne les couleurs chatoyantes et saturées de la bande annonce.
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Pourtant, les critiques américains s’interrogent : Korine fait-il preuve de « complaisance » envers cette « poésie vulgaire » (Michael Nordine, indieWire) ou porte-t-il un regard critique sur « un rêve américain […] perverti et en décomposition » (Kyle Turner, NPR) ?
Matthew McConaughey : génial ou en roue libre ?
Matthew McConaughey polarise lui aussi la presse américaine. Dave White (The Wrap) décrit la performance de l’acteur comme étant la « plus belle performance de Matthew McConaughey à ce jour en tant que poète défoncé » tandis que Chris Nashawaty (Entertainment Weekly) s’interroge, plus dubitatif : « Il est peut-être temps de se demander si la McConaissance [sic] est enfin terminée« . L’ensemble de la presse s’accorde cependant pour évoquer une performance particulièrement allumée : « Imaginez à quoi ressemble une performance de Matthew McConaughey trempé de tequila, cuit au soleil et défoncé à bloc« . (Victor Stiff, That Shelf).
Un film plus accessible ?
David White parle également d’un film au « comique délirant« . Cela corrobore les propos de A.A. Dowd (AV Club) qui décrit The Beach Bum comme « le film le plus accessible et le plus léger de Korine« . Emma Stefansky (Thrillist) insiste quand à elle sur la dimension comique du film, peut-être le plus drôle de son auteur, plus connu pour ses sujets sombres et nihilistes : « Tout cela est incroyablement amusant, hilarant et bizarre« . Andrew Parker (The Gate) regrette toutefois un « projet plus commercial, conduisant à un film réalisé par un maître provocateur qui n’a aucun impact durable en dehors d’une poignée de rires francs« .
Pour se faire son propre avis et trancher, il faudra attendre le 29 juillet, date de sortie du film dans les salles françaises.
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