Le ministère de l’Intérieur a porté plainte pour diffamation contre Hadama Traoré pour des propos sur les forces de l’ordre qu’il juge diffamatoires. Quatre députés de la France Insoumise ont apporté leur soutien au militant et ont exigé le retrait de la plainte. Une cinquantaine policiers ont vu rouge et se sont rassemblés devant le siège de LFI jeudi 7 juin.
« Les policiers, ils nous tuent, ils nous violent, ils nous frappent ! Qu’ils nous protègent ! » C’est par ces propos virulents qu’Hadama Traoré (sans aucun lien de parenté avec la famille d’Adama Traoré, mort après avoir été interpellé par la police le 19 juillet 2016) a provoqué l’ire du ministère de l’Intérieur et des agents de police. Ils étaient une cinquantaine à manifester devant le siège de la France Insoumise jeudi 7 juin, pour défendre la « probité de la police » et « rappeler aux parlementaires le respect de la présomption d’innocence » suite à la demande de quatre députés insoumis au ministre Gérard Collomb de retirer l’accusation contre le militant.
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Aujourd'hui, des policiers en manif devant le siège de la @FranceInsoumise contre un communiqué de 4 de nos députés. Aucune protection du siège. Avant ça, le pouvoir veut m'expulser de l'enquête sur la tentative de meurtre contre moi. Un député, c'est quoi en Macronie ?
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 7, 2018
Ce n’est pas la première fois qu’Hadama Traoré, qui comme le rapporte le Parisien est très impliqué politiquement dans la défense des quartiers prioritaires, voit ses propos épinglés. Il doit être jugé en septembre pour avoir menacé de séquestrer l’élu d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, et de mettre le feu à la mairie. Pour l’affaire présente, Hadama Traoré a toutefois trouvé des soutiens en les personnes de Danièle Obono, Ugo Bernalicis, Alexis Corbière et Éric Coquerel, tous les quatre députés de La France Insoumise. Ceux-ci ont demandé au ministre de l’Intérieur de retirer la plainte déposée début mai par Gérard Collomb et le syndicat policier Alliance pour diffamation contre Hadama Traoré qu’ils qualifient sans hésitation d' »honteuse« .
L’affaire Théo résonne encore
Le fervent militant de 33 ans a prononcé ces accusations lors d’un rassemblement qu’il avait organisé le 15 février dernier suite à l’affaire Théo devant le siège du syndicat policier Alliance. Théo, jeune homme de 22 ans avait été victime d’une interpellation violente par quatre agents de police un an plus tôt, le 2 février 2017 à Aulnay-sous-Bois, au cours de laquelle il a subi une déchirure de l’anus sur 10 centimètres, provoquée par l’introduction d’une matraque télescopique. Un des policiers a été mis en examen pour viol dans la foulée, ses trois collèges pour violences en réunion.
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