Le duo publie un premier album en forme de voyage musical, empreint d’amour et bercé par une douce nostalgie.
Un déclic. En 2016, Thomas Darmon compose Les Bateaux, premier morceau en français qui lui apporte satisfaction et qui constitue l’acte de naissance de Pépite, duo formé avec Edouard Perrin. Après Les Bateaux et Renaissance, deux maxis cartographiant tantôt la plage, tantôt la ville, Pépite nous embarque avec son premier album dans un voyage dans le temps et les cœurs. “Les souvenirs ne sont jamais la vérité”, nous confessent-ils quand on évoque la nostalgie et l’importance du souvenir dans leur musique.
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A l’instar du film Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004), il est question ici de déambuler dans ses souvenirs, de les envisager sous un jour nouveau. “Ce que j’affectionne dans les chansons, c’est de croiser ce sentiment nostalgique avec quelque chose de récent. Ainsi, tout se mélange et ça donne une histoire qui n’a pas vraiment existé”, explique le chanteur. Un terreau mémoriel meuble où la vérité ploie sous le poids d’une imagination fertile.
Douze souvenirs du passé fantasmés au présent
Envisagé comme un “voyage presque banal” par ses auteurs, Virages convoque une multitude de paysages tous plus luxuriants les uns que les autres. Grâce à une abondante galerie d’effets – l’un porte un amour sans borne à Pink Floyd et Animal Collective tandis que l’autre cite Sly & Robbie –, le duo donne naissance à des chansons qui provoquent autant d’émotions qu’elles projettent d’images et de songes.
“C’est vrai que sur Monte Carlo, j’imaginais Thomas sur son rocher ou dans une belle voiture. Des images, des photographies”, confie Edouard. Une expérimentation sonore essentielle à leur musique que les deux garçons essayent néanmoins de pondérer : “Nous essayons d’être équilibrés vis-à-vis de ça, rigole Thomas, on ne peut pas compter que là-dessus. Il faut que la chanson soit là. C’est le plus important”, même s’ils louent en chœur l’approche ludique de l’expérimentation.
Aussi fou soit-il de plug-ins et de synthés analogiques, Pépite reste malgré tout un groupe éminemment pop où la chanson prévaudra toujours. Il suffit d’accorder une oreille à ces douze morceaux – dansants ou lancinants – d’une précision d’orfèvre. Entre le balnéaire Monte-Carlo, le cinématique Revues, l’inextinguible montée de Flèches ou les collaborations avec Voyou (Feu Rouge) et Benoît David de Grand Blanc (Tant de peine), Pépite compose une pop où la nostalgie et l’amour affleurent presque toujours.
“Même s’il n’y a pas que des chansons d’amour sur le disque, personnellement je pense que c’est un des seuls sujets qui m’inspire.” Un “sujet qui s’impose de lui-même” pour Edouard et qui occupe une place de choix dans ce voyage intimiste et mélancolique : douze photographies aux bords écornés par le temps, douze coups d’œil dans le rétro, douze souvenirs du passé fantasmés au présent.
Virages (Microqlima/Believe)
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