Révoltés par les conditions de la mort d’Adama Traoré, Hélène et Omar Sy ont soutenu dès le début le combat pour la vérité.
“Je me suis engagée auprès d’Assa Traoré immédiatement, en accord total avec mon mari Omar, sans même la connaître ni l’avoir rencontrée. C’est spontané et évident pour nous. Ce combat devrait concerner tout le monde et cette affaire, et toutes celles qui lui ressemblent, interpellent énormément de Français de toutes origines.
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En tant que Français, nous grandissons avec des valeurs comme le respect, la solidarité, la fraternité et la justice. Cette affaire, comme beaucoup d’autres passées et actuelles, laisse entendre et penser qu’il y aurait donc des “sous-citoyens”. C’est inacceptable pour nous. Le peuple Français, de par ce qu’il représente, notamment les droits de l’homme et du citoyen, se doit d’être uni, et chacun doit pouvoir jouir de ces droits inaliénables.
Cette tragédie nous rappelle une fois encore que la question des abus, des violences policières est au cœur des problèmes que traversent les jeunes Français. C’est aussi en tant que maman de cinq enfants noirs, de papa musulman, donc d’enfants considérés comme des représentants de supposées “minorités” que je m’exprime.
“Ce combat est essentiel pour que nos enfants aient foi en la France”
C’est aussi pour cela que je suis sensible au fait que des enfants de France puissent perdre la vie suite à un contrôle d’identité. Cette tragédie nous rappelle que la justice n’est pas la même pour tous, que les habitants des banlieues et zones dites “sensibles” ou des “quartiers populaires” ne sont pas entendus et criminalisés. Pour moi, en tant que Française, il est inconcevable que la jeunesse en France puisse se sentir constamment et potentiellement victime d’injustices à cause de sa couleur de peau, de son apparence, quelle qu’elle soit.
Ce crime n’a pas été commis par Adama, il a été la victime, et il en est mort. Le combat que mène sa sœur Assa et tout le comité qui l’entoure, c’est notre combat à tous. Ce type d’injustices s’accumule et s’ajoute à l’injustice sociale, à l’inégalité face à l’éducation et à l’emploi et par delà, aux perspectives d’avenir. Ce combat est essentiel pour que nos enfants aient foi en la France, en sa capacité à respecter sa devise dont nous devrions être tous fiers si elle était respectée : Liberté, Egalité, Fraternité.
A ces valeurs, il faut donc ajouter “Vérité et Justice pour Adama” et pour tous ceux victimes de ce type de violences. Cette tragédie révèle aussi qu’à cause de ces cas de violences de la part de certains policiers, d’autres représentants de l’ordre, faisant eux ce métier de façon intègre et juste, ne peuvent plus l’exercer comme ils le voudraient, car ils font peur à la jeunesse, qui n’a plus confiance en la police.
“Ce combat est celui de tout citoyen qui subit une injustice”
Ces violences policières affectent l’image de ce que notre police se doit d’être en protégeant tous les Français. On ne récolte jamais le respect en semant la peur, ou la soumission. Cette tragédie révèle aussi à quel point il faut laisser la parole aux premiers concernés. Personne ne peut mieux parler des quartiers que ses habitants.
C’est Assa qui parle, et qui est la plus légitime. Vous et moi, nous pouvons relayer sa parole. Ce combat est celui de tout citoyen qui subit une injustice. C’est l’histoire d’un garçon qui a grandi ici, qui est décédé ici, suite à une asphyxie, menotté à plat ventre sur le sol d’un commissariat français.
Je suis engagée à leurs côtés de manière fraternelle, solidaire, comme à chaque fois qu’une injustice me révolte, et je donne tout ce qui peut aider à obtenir justice et apaisement. Comme moi, Omar en a assez que l’on demande tout le temps à des gens illégitimes de “parler” de ces sujets. Ce que nous pouvons faire à notre place aujourd’hui, c’est mettre la lumière sur Assa et permettre à une militante de la réalité et pas du show-business ni de la politique de s’exprimer.
Notre rôle se limite à partager cette lumière pour faire entendre ce discours. Il est temps que de vrais représentants émergent du réel. En tout cas, Omar comme moi ne pouvons aller à l’encontre de ce que l’on ressent face à ces injustices. Il paraît que c’est ça être français, n’est-ce pas ?”
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