Le programme court d’animation anthropomorphique de Nicolas Deveaux s’offre une seconde saison étonnante aux sports d’hiver.
Une girafe tente de tenir debout sur une piste de ski, une tortue glisse à toute allure en bobsleigh, un troupeau d’hippopotames s’adonne au curling… Réalisée par Nicolas Deveaux et diffusée sur Arte sous la forme de courts modules sans parole, la série Athleticus imagine des animaux sauvages se livrant à des disciplines olympiques.
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https://www.youtube.com/watch?v=wthatSAXR90
Après une première saison consacrée aux jeux d’été, cette nouvelle salve d’épisodes prend de l’altitude et investit les sports d’hiver. Hyperréaliste dans son traitement des environnements, des formes et des textures, la technique d’animation en volume utilisée entreprend d’explorer les possibilités physiques de ces corps variés sur un mode décalé, préférant déjouer les attentes plutôt que chercher l’évidence : un éléphant peut briller en voltige et une tortue au patinage artistique. En jouant sur les particularités physiques et comportementales des différents animaux, mais aussi sur leurs personnalités supposées, la série opte pour un burlesque distancié qui n’échappe pas toujours à une certaine cruauté.
Devant une activité sportive réduite à son essence cinétique, ballet muet en équilibre entre le ridicule et la grâce, émergent quelques rires mais aussi une mélancolie troublante. Si Athleticus fait surgir l’humain derrière les poils et les écailles avec des détails concrets (processus de triche, dysfonctionnements techniques et joies du replay), c’est son anthropomorphisme émotionnel qui émeut le plus, lorsque ces drôles de bêtes tentent d’échapper aux cases auxquelles elles sont assignées, et de tisser des liens par-delà les espèces.
Athleticus de Nicolas Deveaux. Saison 2 à partir du 1er avril sur Arte
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