Poussée par la mode, l’engouement pour la gym, le X et les millenials, la fascination autour des fesses masculines bien galbées ne cesse d’augmenter.
A la fin de l’été, un gros plan sur le cul de Tom Cruise tiré du film Walkyrie a provoqué un déchaînement de passion comme seuls les réseaux sociaux en ont l’habitude. A l’origine de ce “buttgate”, un tweet se demandant si oui ou non ce cher Tom avait utilisé une prothèse pour avoir un cul aussi parfait et rond – un bubble butt selon l’expression consacrée. Comme si, suivant l’exemple du retour des formes initié par les Kim Kardashian, Kylie Jenner ou Nicki Minaj, les garçons s’étaient engouffrés dans le selfesse.
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Le top Charles-Laurent Marchand s’est ainsi fait remarquer le jour de la victoire d’Emmanuel Macron par une photo de son cul devant l’Arc de triomphe accompagnée d’un “Vive la France”. Le Cheeky Exploits, dont la baseline est “rendre le monde plus heureux avec des culs”, a été un des trends de l’été, les fesses de Kit Harington dans Game of Thrones sont le meilleur moment de la saison 7 et une photo cadrée de Justin Trudeau a provoqué des déclarations émues – “Mission : trouver quelqu’un qui t’aime autant que le web aime le cul de Justin.”
As an artist I can confirm that kit Harrington's butt belongs in a gallery as it is in fact a masterpiece.
— . (@A__mmcd) August 28, 2017
Bien sûr, cette fascination s’est aussi répandue dans des endroits plus chauds du cul. “Sur Tumblr ou dans le porno gay, il y a une obsession du bubble butt, explique le journaliste Didier Lestrade. Des acteurs comme Andy Star, Luis Ricaute ou Phoenix Fellington sont la preuve qu’une grosse bite n’est plus le seul critère pour percer dans le X.”
Une seconde génération de métrosexuels
Comment alors expliquer ce déferlement de fessiers qui a envahi nos écrans, les pratiques comme le mooning, qui consiste à immortaliser son postérieur en public, ou la fascination des mags à aligner les classements des pop stars mecs qui ont le plus beau cul ?
Le journaliste Anthony De Pasquale y voit “les effets conjugués de l’engouement actuel pour la gym, les mannequins de plus en plus déshabillés – torse nu ou juste en slip – sur les podiums, le retour du sportswear marqué de collabs ultrachic, la mode du pantalon taille haute - T-shirt rentré qui souligne les fessiers, et la folie autour du jogging de foot serré en bas et très moulant qui, accaparé par des créateurs comme Alexander Wang, Hood By Air ou Gosha Rubchinskiy, est devenu le nouveau jean.”
On peut aussi y déceler l’arrivée de la seconde génération de métrosexuels élevée avec des modèles forgés par la mode (le porno soft de Dolce & Gabbana), le sport (les Beckham et Nadal) ou le X (le cul étendard d’un François Sagat) et la fluidité sexuelle.
Une génération qui ne veut plus être jugée seulement sur ses fringues mais surtout sur son corps, travaillé à coups de gym, de cabines UV, de compléments alimentaires et de tatoos cubistes. Une génération qui, comme un doigt d’honneur à la face des masculinistes, n’a jamais autant aimé être objetisée et sextoyisée, guettant l’approbation des autres hommes, gay ou straight, via les partages et les likes des réseaux sociaux, comme une validation à tous ses efforts. Quitte à montrer son cul (parfait) pour quelques likes de plus.
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