La talentueuse dessinatrice Liz Suburbia signe une vive et sanglante chronique sur l’adolescence.
Ce sont des ados normaux : ils sont complexés, obsédés par le sexe, questionnés par leur identité, font du sport ou montent des groupes de rock, noient leur mal-être dans des fêtes et l’alcool. La vie des protagonistes ressemble à une récréation sans limite où ce qui importe est de tuer le temps. Ce récit prend d’abord la forme d’une chronique à la fois tendre et cruelle de l’adolescence, servie par des répliques qui fusent. Mais la découverte d’un premier cadavre intervient comme un rappel à l’ordre : rien n’est normal dans cette petite ville d’Alexandria, à commencer par l’absence des adultes.
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L’Américaine Liz Suburbia, avec son trait sans fioriture hérité du punk, sait s’y prendre pour bâtir une histoire à plusieurs dimensions qui, au regard de l’ambition, évoque le Black Hole de Charles Burns. L’attachante Ben et son meilleur ami Otto nous servent ainsi de guides dans un microcosme dont on perçoit progressivement l’étrangeté et le climat menaçant. Prenant et vif, Un cœur pur révèle une dessinatrice ultra-douée pour parler de la jeunesse et des sentiments.
Casterman, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Basile Béguerie, 312 p., 24 €
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