Lors d’un entretien accordé au Film Français, le président de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), Richard Patry, a évoqué les futurs impacts économiques et sociaux de l’épidémie de coronavirus sur le secteur de l’exploitation au cinéma.
Samedi 14 mars, du fait de la progression de l’épidémie de coronavirus, Edouard Philipe annonçait la fermeture “de tous les lieux recevant du public non indispensable à la vie du pays”, parmi lesquels les salles de cinéma. Près d’une semaine plus tard, le président de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), Richard Patry, est revenu sur la décision du Premier ministre. “Il faut être un citoyen responsable et appliquer [les règles] strictement parce qu’elles sont nécessaires, même si elles me rendent profondément tristes”, a-t-il notamment déclaré à l’occasion d’une interview accordée au Film Français.
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Il raconte à nos confrères comment, depuis 15 jours, il réclame des mesures au CNC, lesquelles seraient selon lui “arrivées tardivement”. “Nous demandons, notamment, la création d’un fonds d’urgence pour les salles les plus en difficulté, déclare Patry. Des mesures économiques importantes ont été annoncées, il faut maintenant voir comment tout cela se concrétise.” En effet, de nombreux films ont vu leur date de sortie reportée, et certaines œuvres pourraient sortir directement en VOD, comme l’envisage le CNC.
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“C’est la sédentarisation forcée de nos concitoyens qui m’inquiète le plus”
Mais si pour une majorité de l’industrie de l’exploitation “la trésorerie est la principale problématique”, pour Richard Patry, “la plus grande difficulté interviendra au moment de la réouverture”. “Au-delà de l’impact économique immédiat, réel mais absorbable si des mesures sont prises au niveau gouvernemental, c’est la sédentarisation forcée de nos concitoyens qui m’inquiète le plus”, poursuit-il. Effectivement, depuis le confinement, le réseau du streaming est en pleine explosion, tellement que Netflix a dû réduire son débit en Europe. Le président de FNCF s’interroge : “Que vont-ils faire pendant tout ce temps ? Regarder Netflix, Disney + ou Amazon Prime Vidéo, et, donc, se déshabituer de la salle de cinéma.”
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“Un plan de relance afin de faire revenir massivement les gens dans les salles”
Afin d’éviter cela selon lui, “il va donc falloir mettre en place un plan de relance d’une ampleur inégalée, afin de faire revenir massivement les gens dans les salles. Nous ne pouvons pas nous permettre, de surcroît, un petit redémarrage. Sinon, les séquelles seront bien plus grandes que celles que l’on imagine actuellement.” Face à toutes ces inquiétudes, Richard Patry a de son côté fait quelques promesses dans cette interview au Film Français. “Je m’engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour faire en sorte que les exploitants reprogramment, au moment de cette réouverture, les œuvres diffusées dans leurs salles avant la fermeture, qui en ont souffert.” Patry, lui aussi, exploitant de salle de cinéma, tient à ne “pas [laisser] tomber les distributeurs et les producteurs qui ont maintenu leurs films à l’affiche. Nous nous devons d’être solidaires”.
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