Les campements de migrants situés au bord du canal Saint-Martin et près de la porte de la Chapelle dans le nord-est de Paris sont en cours d’évacuation ce lundi 4 juin.
Cinq jours après l’évacuation du camp de migrants du “Millénaire”, de nouvelles opérations sont en cours dans le nord de la capitale ce lundi 4 juin. Celles-ci visent les deux autres grands campements de Paris situé l’un le long du canal Saint-Martin et l’autre à la porte de la Chapelle. Selon la préfecture d’Ile-de-France et la préfecture de police, environ 550 personnes se trouvent dans le premier camp et 450 dans le second. Majoritairement originaires d’Afghanistan, les migrants du canal Saint-Martin avaient installé des tentes depuis plusieurs mois.
Il est 6 h 30, le démantèlement du camp sur le canal St Marin est en cours depuis une quinzaine de minutes. Elle intervient quelques jours après le démantèlement du campement du Millénaire. pic.twitter.com/EAAEkupwED
— Pierre Bouvier (@pibzedog) 4 juin 2018
“Les personnes mises à l’abri feront l’objet d’un examen complet et approfondi de leur situation administrative par les services de l’État. Cet examen déterminera leur orientation dans des structures d’hébergement adaptées à leur situation”, ont déclaré les autorités. Une quinzaine de bus ont été mobilisés et 1 200 places ont été réservées dans des gymnases pour accueillir les migrants, annonce la préfecture de la région.
36e opération
Il s’agit de la 36e opération de ce type depuis trois ans. La semaine dernière, le plus grand campement a été évacué à la porte de La Villette, où plus de 1 000 migrants ont été transférés dans des structures d’accueil. Au mois de mai, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait prévenu que ces camps de fortune allaient être évacués “à bref délai” pour remédier aux “enjeux humanitaires qui ne sont plus supportables pour les Parisiens”.
ℹ️ Face à l’ampleur prise par les campements de #migrants à #Paris et pour remédier aux enjeux humanitaires, une nouvelle opération d’évacuation sera organisée dans les plus brefs délais. Il s’agira de la 35e mise à l’abri depuis 2015. pic.twitter.com/whQU6Nf5xz
— Ministère de l’Intérieur (@Place_Beauvau) 23 mai 2018
Le ministère de l’Intérieur a également prévenu que cette situation se répétera indéfiniment “si des mesures ne sont pas prises par les autorités locales pour éviter que les campements ne se reconstituent”. Depuis plusieurs mois, la mairie de Paris et le ministère se renvoient la balle sur les questions migratoires dans la capitale, chacun estimant que la responsabilité de s’en occuper incombe à l’autre.
Reconstruire un centre d’accueil
Contacté par Libération, le directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry estime qu’il faut un “dispositif de pré-accueil. Cela ne signifie pas ouvrir la France à tous les vents, mais accueillir dignement”. Même constat du côté de Ian Brossat, adjoint communiste au logement à la mairie de Paris également interrogé par le journal : “Il faut des centres de premier accueil sur l’ensemble du territoire. C’est ce que nous avions fait à la Chapelle, depuis sa fermeture les campements se sont multipliés. On espère que l’Etat va entendre cette demande d’Anne Hidalgo”. En effet, cette dernière avait appelé l’Etat à “reconstruire” un centre d’accueil dans la ville afin d’”éviter de nouveaux campements de rue”