Les chiffres remis par les autorités japonaises à la Commission baleinière internationale (CBI) sont accablants pour les pêcheurs nippons : ils ont tué 122 baleines en gestation au cours d’une expédition en Antarctique.
Pendant quatre mois, de novembre 2017 à mars 2018, une flotte de cinq navires japonais a écumé l’océan Atlantique, lors d’une campagne très controversée de chasse à la baleine dite “scientifique”. Le bilan de cette traque est tragique. Arrivés fin mars dans le port de Shimonoseki, dans l’ouest du Japon, les navires ont tué 333 baleines de Mink – des petits rorquals dont la taille peut atteindre sept mètres. Pire encore : 122 d’entre elles étaient en gestation et des dizaines étaient immatures. Avisée de ces chiffres, l’organisation de défense des animaux Humane Society International voit dans cette pêche “un triste témoignage de la cruauté de la chasse à la baleine japonaise”.
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Une faille dans le moratoire sur la chasse à la baleine
Comment se fait-il que le Japon, qui a une longue tradition en la matière, puisse encore ce livrer à ces massacres, alors qu’il est signataire du moratoire sur la chasse de la Commission baleinière internationale ? L’archipel utilise en fait une faille dans le texte, qui permet la pêche des cétacés pour des visées scientifiques. La Cour internationale de justice avait sommé le Japon de cesser ses campagnes régulières en Antarctique, en vain.
Cette année, l’ONG de défense de la faune marine Sea Shepherd, connue pour ses actions pour sauver les vies des animaux sous-marins, n’a pas pu intervenir. L’année dernière, elle a en effet annoncé qu’elle renonçait à traquer les baleinier japonais : “Nous avons découvert que le Japon recourt désormais à une surveillance militaire pour suivre en temps réel par satellite les mouvements des bateaux de Sea Shepherd. S’ils savent où nos navires se trouvent à tout moment, ils peuvent facilement nous éviter. Nous ne pouvons lutter contre leur technologie de type militaire”, déclarait par communiqué Paul Watson, fondateur de l’ONG.
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“Macabre et inutile”
Encore une fois, la puissance nippone a donc frappé. “C’est une nouvelle preuve de la nature réellement macabre et inutile de la chasse à la baleine, alors qu’il est avéré que des recherches non létales sont suffisantes pour des visées scientifiques”, a réagi Alexia Wellbelove, une des responsables de Humane Society International.
Pour sensibiliser à la cruauté des ces actes, Sea Shepherd a diffusé une vidéo où l’on voit des baleiniers japonais harponner des baleines, et les traîner sur des kilomètres pendant qu’elles se vident de leur sang, dans l’océan Austral.
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