Adapté du best-seller éponymes sur les dérives de l’économie de marché, un film pédago auquel il manque un vrai geste cinématographique.
Best-seller international en 2014, Le Capital au XXIe siècle voit ses mille pages adaptées par un documentariste néo-zélandais, Justin Pemberton, et par son auteur même, Thomas Piketty.
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La thèse principale de l’essai, à savoir que le capitalisme est une machine à générer des inégalités croissantes, sauf à le brider par l’action de l’Etat – thèse intuitive certes, mais étayée ici par des données précises et implacables –, est délivrée par une dizaine de brillants intellectuels (essentiellement anglo-saxons), mais illustrée par des images télévisuelles assez banales, quand ce ne sont des extraits de films pour le moins évidents – le nazisme par Les Dieux du stade, la crise de 1929 par Les Raisins de la colère, la dérégulation des eighties par Wall Street…
En ressort un digest à visée pédagogique, qui s’adresse d’abord à des lycéens ou des gens ayant peu de connaissances historiques et économiques.
Rien de déshonorant, et quelques arguments à grappiller, mais on est en droit d’attendre d’un film sortant en salle une forme un peu plus audacieuse – simplement que la forme fasse fond, que quelque chose se produise dans le montage des extraits qui ne soit platement illustratif.
Pour cela, sur un sujet comparable, on préférera les documentaires virtuoses du Britannique Adam Curtis, comme HyperNormalisation, produits et diffusés par la BBC (et trouvables sur YouTube), preuves s’il en fallait que le cinéma n’est pas affaire de taille de l’écran.
Le Capital au XXIe siècle Justin Pemberton et Thomas Piketty (Fr., N.-Z., 2019, 1h43)
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