Sébastien Tellier, Durex, son émoi devant “L’Amant” : Nicolas Duvauchelle, acteur taiseux et tatoué, nous parle du sexe à l’écran et hors champ.
La notoriété a-t-elle changé votre rapport au sexe ?
Nicolas Duvauchelle – Pas le rapport au sexe, mais le rapport aux femmes, oui. Quand on est connu, il y a plus de gens qui veulent coucher avec vous.
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Y a-t-il une forme d’addiction ?
Oui, quand j’étais plus jeune. Maintenant j’ai 35 ans, c’est derrière moi, tout ça. Enfin, pas le sexe ! Mais le surplus, le trop-plein…
On vous colle souvent une image de bad boy viril. C’est sexy, la virilité ?
Oui, je pense. Mais la virilité c’est savoir accepter sa part de féminité.
Et les tatouages ?
Je ne les ai pas faits pour être sexy. A l’époque où j’ai eu mon premier tatouage, en 1998, j’étais un des seuls. Et j’ai plein de rôles qui ont sauté à cause de ça. J’ai même failli perdre une pub Hugo Boss. Maintenant, de Marseille à Cancún, tous les blaireaux ont des ailes, des étoiles, des papillons partout, et moi, ça ne me parle pas beaucoup.
Comment abordez-vous le tournage d’une scène de sexe ? Vous répétez ?
On répète sur le plateau, mais je ne vais pas inviter la comédienne, ou le mec, pour lui faire répéter ça chez moi ! Ça serait un peu bizarre. (rires) Quand on a la sensation de mettre en confiance la personne en face de soi, ça se passe souvent bien et ce sont de bonnes tranches de rigolade. Je me suis vraiment marré sur des scènes de cul, que ça soit avec Laura Smet dans Les Corps impatients ou Marina Foïs dans Happy Few. C’est une situation si étrange de simuler ça devant plein de gens.
Vous souvenez-vous de votre première scène de sexe ?
C’était dans Le Petit Voleur, avec Emilie Lafarge. J’avais 18 ans. C’était aussi mon premier tournage. J’étais gêné, c’était déroutant. Ils ne filmaient que la fin du rapport, heureusement.
Dans Love de Gaspar Noé, les acteurs, qui ne viennent pas du porno, ne simulent pas les scènes de sexe. Auriez-vous accepté un tel projet ?
Non. C’est sûrement pour ça qu’il a pris des acteurs inconnus, parce que personne n’aurait accepté, et ceux qui disent le contraire sont des mythos. Je trouve que ça devient un autre métier. On peut se faire cataloguer, c’est délicat… Et ma pauvre mère, qu’est-ce qu’elle dirait ! (rires)
Est-ce difficile d’accepter que votre entourage regarde vos scènes de sexe au cinéma ?
Non, ça va, parce qu’au cinéma on ne montre pas grand-chose. Il n’y a pas de pénis en érection. Et puis mes proches m’ont quasiment tous déjà vu à poil… Après, tourner une scène d’éjaculation comme dans Love, non.
La scène de cinéma la plus hot pour vous ?
L’Amant. Il y a de belles scènes de sexe, très érotiques. C’est d’ailleurs un de mes premiers souvenirs érotiques au cinéma. Ça m’avait beaucoup marqué à l’époque. Je devais avoir 12 ans.
Un premier fantasme au cinéma ?
Fanny Ardant. Sa voix, sa classe, son doux visage… C’est une femme sublime.
Un morceau sexy ?
Tous ceux de Marvin Gaye. Disons Come Live with Me Angel. Il y a des morceaux sexy à écouter quand on boit un verre avec sa copine, mais faire l’amour sur de la musique, je ne suis pas fan.
Et que pensez-vous de Sexuality de Sébastien Tellier ?
J’adore l’album en entier, il est magnifique, tellement sensuel. J’ai eu la chance de rencontrer Tellier, et j’adore ce mec.
On parle de plus en plus de sexe, trouvez-vous que cela tue le mystère ?
Quand les gens baisent ou parlent de sexe, ils ne pensent pas à autre chose… C’est triste, mais tout le monde est gagnant. Ça arrange. La pub Durex qui passe en ce moment me fout le cafard (elle promeut une appli censée pimenter la vie sexuelle des couples hyperconnectés – ndlr), ça m’angoisse terriblement, c’est un tue-l’amour.
Carole Boinet
Le Combat ordinaire de Laurent Tuel, avec Nicolas Duvauchelle (Fr., 2015, 1 h 40), en salle
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