En France, des militants pro-Erdogan s’opposent à la une du « Point » désignant le président turc comme un « dictateur ». Deux kiosques ont été forcés de retirer l’affiche.
La communauté turque francophone vivant autour de la ville du Pontet dans le Vaucluse n’a pas du tout apprécié la dernière Une du Point. Au point de le faire savoir de façon virulente. Vendredi 25 mai, dans l’après-midi, une dizaine d’hommes ont exigé qu’une kiosquière retire l’affiche de l’hebdomadaire où l’on peut y voir la photo du Recep Tayyip Erdogan, qualifié de « dictateur ».
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Le dictateur. Jusqu’où ira #Erdogan ?
Enquête sur le président turc, dans #LePoint cette semaine >> https://t.co/SBjCJ1bUej #Turquie pic.twitter.com/MLm8wc7AD4
— Le Point (@LePoint) May 23, 2018
« Compte-tenu de la pression qui était exercée sur lui, il a décidé de retirer l’affiche. »
Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos ont été publiées où l’on peut voir des militants retirer l’affiche pour la remplacer par une banderole à l’effigie du président turc.
https://twitter.com/turquie360/status/1000216261261971456
Selon le directeur général de MédiaKiosk Jean-Paul Abonnenc, interrogé par le Huff Post : « Un peu paniquée, [la kiosquière] a appelé un de nos agents. Compte-tenu de la pression qui était exercée sur lui, il a décidé de retirer l’affiche. »
Une affiche replacée sous le contrôle de policiers et gendarmes
Le maire (FN) du Pontet, Joris Hebrard a dénoncé ces agissements le lendemain. « On ne transige pas avec la liberté d’expression en France et encore moins au Pontet », a-t-il écrit dans un communiqué. Il affirme aussi avoir demandé au directeur régional de MédiaKiosk de remettre l’affiche. L’affiche a été replacée au cours du week-end, sous la protection d’agents de la police municipale et d’une dizaine de gendarmes. Selon Libération, à Valence, un autre kiosquier a été contraint d’enlever la une.
L’hebdomadaire Le Point a lui aussi réagi, expliquant que la rédaction « a fait ces derniers jours l’objet d’une intense campagne de dénigrement dans les médias officiels turcs et de la part d’organisation politiques franco-turques. »
« Prenez un rôle actif dans le pays où vous vivez pour défendre la Turquie »
Le président turc, en campagne pour sa réélection lors du scrutin du 24 juin, avait pris la parole, le 20 mai à Sarajevo en Bosnie : « J’ai une demande à vous faire : prenez un rôle actif dans le pays où vous vivez pour défendre la Turquie. » Ainsi, il y a quelques jours, il a posé en photo avec deux internationaux de football allemand, d’origine tuque (Mesut Özil et İlkay Gündoğan) qui avait causé l’ire d’Angela Merkel. La Chancelière allemande n’avait pas hésité à dénoncer une tentative de propagande.
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