Pas assez sexy pour rivaliser avec un Rufus Wainwright, pas assez malicieux pour chercher des noises à Ben Folds, cet esthète érudit de Brooklyn fait pourtant partie de cette caste qui, de Ron Sexsmith à Van Dyke Parks, a décidé de faire prendre de la hauteur, des couleurs et des ivresses à la musique populaire […]
Pas assez sexy pour rivaliser avec un Rufus Wainwright, pas assez malicieux pour chercher des noises à Ben Folds, cet esthète érudit de Brooklyn fait pourtant partie de cette caste qui, de Ron Sexsmith à Van Dyke Parks, a décidé de faire prendre de la hauteur, des couleurs et des ivresses à la musique populaire américaine. Victime tristement logique des grandes purges du label Universal l’an passé puis recueilli amoureusement par un petit label new-yorkais, son The Man in a Jupiter Hat ourdit ainsi une pop-music sans âge, exaltée et béate, telle qu’autrefois confectionnée à la main dans l’usine à tubes du Brill Building. Une pop-music accueillante et adulte, qui abrite le jazz, la soul ou le ragtime, les mélodies de torch-songs les plus flamboyantes et les mots les plus amers : un éblouissant mélange d’ombre et de lumière, d’arrangement baroques et de piano maigre, d’arrangement complexes et de voix patraque. Toute ressemblance avec Randy Newman est une bonne nouvelle pour la pop-music, cette sotte qui ne demande qu’à être maltraitée, pervertie, adorée.
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