A Place to Hide , un endroit où se cacher : tout le drame de Johan Asherton, à l’écriture trop discrète et délicate pour les projecteurs. Cette cachette se trouve pourtant au milieu du jardin secret de pas mal d’amoureux de cette écriture raffinée et flamboyante qui, de Nick Drake à Nikki Sudden, assure la […]
A Place to Hide , un endroit où se cacher : tout le drame de Johan Asherton, à l’écriture trop discrète et délicate pour les projecteurs. Cette cachette se trouve pourtant au milieu du jardin secret de pas mal d’amoureux de cette écriture raffinée et flamboyante qui, de Nick Drake à Nikki Sudden, assure la bande-son quotidienne du romantisme patraque.
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Cette anthologie du Normand se concentre strictement sur les années 90, sa période la plus intimiste et personnelle : digérée, la gifle monumentale assénée, dans le Londres des seventies, par Bowie ou, surtout, Marc Bolan. Affiné, épuré, le propos des Froggies, son groupe presque culte des eighties, sous perfusion américaine, de Lou à Iggy. C’est un dandy à la culture surannée qui, au début des années 90, rompt le dialogue avec l’électricité agitée, ce cache-sexe dérisoire, pour enfin sortir nu, comme les héros refoulés ? Syd Barrett, Dylan, Alex Chilton, Leonard Cohen, Kevin Ayers ou Townes Van Zandt, cette société secrète des grands brûlés de la guitare sèche. Plus sexy, ou plus exubérant, ou plus extravagant, Johan Asherton aurait alors pu rivaliser avec ses plus évidents contemporains d’alors, des Lilac Time aux Tindersticks, des Waterboys à Lloyd Cole. Mais comme pour les Go-Betweens, Silvain Vanot ou les Apartments, autres artisans pointilleux de cette écriture adulte et touffue, l’ordre du jour de l’époque était ailleurs : cette mélancolie douillette, ces chansons murmurées ne pesaient pas bien lourd face à l’euphorie et au vacarme obligatoires des années 90. Un endroit où se cacher , titre idéal pour cette généreuse collection d’hymnes à la démission, au refus de l’air du temps.
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