Après avoir affirmé que “toutes les femmes doivent pouvoir manifester”, la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes a tenté de justifier les violences policières qui ont marqué la marche féministe et anti-raciste de samedi soir, à Paris.
“Le tracé de la manifestation n’aurait pas été respecté”. C’est par ces mots que Marlène Schiappa a tenté de justifier – maladroitement – ce dimanche les violences policières qui ont émaillé une manifestation “féministe et antiraciste” qui s’est tenue à Paris, samedi 7 mars au soir.
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Sur des vidéos publiées sur Twitter, on aperçoit des militantes être frappées et traînées par terre par les forces de l’ordre. Plusieurs personnalités ont d’ailleurs fermement condamné ces violences. “Je suis atterrée de voir que le ministère de l’Intérieur a choisi de déployer des moyens pour réprimer les femmes plutôt que de renforcer les moyens de lutte contre les violences machistes”, a réagi Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes. La maire de Paris Anne Hidalgo s’est également dite “choquée par les violences inadmissibles et incompréhensibles la nuit dernière place de la République” et a apporté son “soutien aux manifestantes et manifestants”. De son côté, la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes a indiqué que le ministre de l’Intérieur “Christophe Castaner avait demandé un rapport à la Préfecture de Police sur ce qui s’est passé” tout en affirmant que “toutes les femmes doivent pouvoir manifester pacifiquement pour faire respecter leurs droits”.
“La honte est totale”
je suis extrêmement choquée par les vidéos que je viens de voir de la manifestation féministe de nuit : des CRS chargent des manifestantes de dos, traîne des personnes dans les escaliers du métro, etc.. Je suis atterré de voir que le ministère de l’intérieur a choisi de (1/3) https://t.co/oEDhHuXdBD
— Anne-Cécile Mailfert (@AnneCMailfert) March 8, 2020
Dans un pays où la lutte contre les violences faites aux femmes a été grande cause nationale, c’est… comment elle dit déjà Adèle Haenel ? Ah oui. C’est la honte.
Pensées à toutes les meufs qui étaient dans la rue hier soir ✊ https://t.co/BlbEtmQ4Z4— Maëlle Le Corre (@Mae_lcr) March 8, 2020
Tellement de honte, de dégoût et de colère face à la violence de ces images https://t.co/ryfd6OLz88
— Rozenn Le Carboulec (@Roz_N_Roll) March 8, 2020
Pourtant, ce dimanche 8 mars au soir, le ton est bien différent. Face à Apolline de Malherbe, sur le plateau de BFMTV, Marlène Schiappa a déclaré que “le tracé de la manifestation n’aurait pas été respecté” selon le rapport établi par Christophe Castaner, “et que ça aurait occasionné les faits que l’on voit là sur les vidéos”. Sur Twitter, plusieurs personnalités condamnent ces déclarations. “La honte est totale”, écrit le compte du PCF.
Quand la ministre @MarleneSchiappa en charge du droits des femmes justifie les charges contre une manifestation féministe.
La honte est totale. https://t.co/R4q9w19c8q— PCF (@PCF) March 8, 2020
https://twitter.com/ParisPasRose/status/1236718605586305026?s=20
Les femmes, ça doit marcher là où on leur dit de marcher. #SoutienÀMarlène ✊😘 https://t.co/xnBkKRZmLr
— Guillaume Meurice (@GMeurice) March 9, 2020
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Neuf personnes interpellées
De son côté, la préfecture de police a expliqué dans un communiqué que “les forces de l’ordre ont dû intervenir ponctuellement au cours de la marche pour mettre fin à des dégradations et à des tentatives de départs en cortèges sauvages de quelques groupes de plusieurs centaines de personnes.” Le journaliste spécialiste des violences policières David Dufresne a fait remarquer que certaines violences ont eu lieu” dans le cortège même” de la manifestation.
allo @Place_Beauvau – c'est pour une édition spéciale
Les images, nombreuses, relayées ici et ailleurs, montrent que ce n'est pas «en marge» de la #marcheféministe que les #ViolencesPolicieres se sont abattues, mais dans le cortège même. https://t.co/39QboYDm7R
— David Dufresne (@davduf) March 8, 2020
L’AFP, citée par 20 minutes, rapporte que “neuf personnes avaient été interpellées : six pour participation à un regroupement, une pour outrage, rébellion et jets de projectiles, et deux pour outrage et rébellion.”
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