Durant tout l’été, chaque week-end, Arte décline une programmation dédiée à la paix, intitulée Summer of Peace. Sous le soleil, des films de fiction, des documentaires et bien sûr beaucoup, beaucoup de musique.
L’été étant arrivé, Arte passe en pilotage thématique, ainsi que la plaisante habitude en est prise depuis huit ans. Après un Summer of Soul en 2013 et un Summer of 90’s en 2014, la chaîne invite cette année à déguster un Summer of Peace, qui fait écho à l’inaugural Summer of Love proposé en 2007 afin de célébrer les 40 ans de l’été de l’amour, apogée de l’épopée hippie.
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Tous les week-ends du 18 juillet au 23 août, aux heures où l’atmosphère devient plus respirable (en deuxième partie de soirée le samedi, dès le prime time le dimanche), Arte va donc dresser haut l’étendard de la paix en dégainant un programme coloré et contrasté, enrichi d’une offre complémentaire sur le site internet de la chaîne et sur Arte Radio, sa précieuse petite sœur dédiée à la création sonore.
Chroniqueur sur Arte (dans l’émission 28 minutes) et journaliste à France Info, Jean-Mathieu Pernin assure la présentation de ces soirées pacifistes, toutes introduites par un épisode (trois minutes) de Pictures for Peace – La paix au bout de l’objectif, une série documentaire de Rémy Burkel décryptant les photographies qui, de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, ont profondément imprimé l’image de la paix dans l’inconscient collectif.
Fictions et documentaires
Pour le reste, les soirées alternent films de fiction (La Ligne rouge de Terrence Malick, Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino, Hair de Milos Forman…), documentaires (l’historique Woodstock de Michael Wadleigh, l’inédit Peace’n’Pop de Christian Bettges, retraçant soixante-cinq ans de chansons et autres formes d’expression populaire en faveur de la paix…), portraits (Joan Baez, Lee Scratch Perry, Jimi Hendrix, le militant pacifiste israélien Abie Nathan…) et concerts filmés (Paul Simon – Graceland, Berlin Live : Eric Burdon, John Lennon – Le concert One-to-One…), la musique occupantcomme à l’accoutumée une place centrale dans cette saga estivale.
Martin Scorsese – qui va faire l’objet cet automne d’une exposition et d’une rétrospective intégrale à la Cinémathèque française – tient également une place de choix dans ce programme. Trois de ses films sont en effet diffusés : Kundun, biographie (très empesée, selon nous…) du dalaï-lama, et deux documentaires fleuves consacrés à deux grandes figures de la pop-music (au sens large), George Harrison: Living in the Material World et No Direction Home – Bob Dylan.
Soirée Bob marley
Ce Summer of Peace audiovisuel démarre avec un autre Bob emblématique du pacifisme en musique, en l’occurrence Bob Marley, la première soirée – le 18 juillet – lui étant entièrement consacrée. Figure d’abord au programme Marley, documentaire de 2012 réalisé par l’Ecossais Kevin Macdonald. Tourné avec l’assentiment de l’entourage de Marley, le film conjugue de nombreux témoignages – de la mère de Bob à certains de ses onze enfants (dont Ziggy), en passant par sa femme Rita, d’autres compagnes “illégitimes” (notamment Cindy Breakspeare, Miss Monde 1976) et divers parents ou collaborateurs (Lee Scratch Perry, Chris Blackwell…) – et documents d’archives pour retracer la destinée à la fois magique et tragique de ce petit gars de la Jamaïque, devenu le héraut planétaire du reggae, et au-delà l’un des plus grands apôtres de la paix et de la fraternité à travers la mise en pratique du rastafarisme dans sa vie et sa musique.
Evitant l’écueil de l’hagiographie bêlante, Marley brosse un portrait fidèle de cet homme profondément duel, métis né en 1945 d’une mère noire et d’un père blanc (vite envolé dans la nature) et mort en 1981, à l’âge de 36 ans, d’un cancer consécutif à un mélanome mal soigné… Captation d’un concert donné à Dortmund le 13 juin 1980, dans le cadre de son ultime tournée, Bob Marley: Uprising Live! complète cette première soirée placée sous le double signe de la paix et du reggae.
Résonances sociales et politiques
Après la diffusion en prime time de Good Morning, Vietnam avec Robin Williams, la soirée du lendemain propose de découvrir Give Peace a Chance – La pop peut-elle sauver le monde ? Empruntant son titre anglais au fameux hymne de John Lennon, ce documentaire inédit de Birgit Herdlitschke examine la résonance sociale et/ou politique qu’a pu avoir la musique populaire depuis les années 30. Complaintes blues ou folk de Billie Holiday, Woody Guthrie, Bob Dylan, Donovan et tant d’autres, grands rassemblements hédonisto-pacifistes (Woodstock, Love Parade…), show-business humanitaire (We Are the World…), pop-songs faussement légères : les exemples abondent et sont bien mis en perspective.
On peut toutefois regretter qu’ils soient puisés presque exclusivement dans le domaine anglo-saxon. Côté français, hormis Le Déserteur de Vian, rien ou presque, pas même Léo Ferré ou Catherine Ribeiro dont la magnifique chanson Paix, enregistrée en 1972 avec le groupe Alpes, constitue pourtant l’une des plus renversantes odes musicales à la paix.
Summer of Peace série d’émissions du 18 juillet au 23 août, Arte
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