Le président de la Fédération française de roller et de skateboard (FFRS), Nicolas Belloir, a démissionné de ses fonctions vendredi 6 mars. Il était accusé par de nombreuses joueuses de mauvaise gestion d’affaires de violences sexuelles.
Ce vendredi matin 6 mars, la Fédération française de roller et de skateboard (FFRS) a annoncé via un communiqué la démission de son président Nicolas Belloir. Amandine Richaud-Crambes, la présidente de la commission roller derby, avait publiquement demandé son départ ainsi que celui de son conseil d’administration en février, dans un contexte de révélation de violences sexuelles au sein de cette discipline (quatre plaintes déposées en tout par des joueuses ou ex-joueuses : deux pour « exhibition sexuelle », une pour viol et une pour agressions sexuelles).
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“J’ai interpellé à de nombreuses reprises la FFRS sur ces sujets mais mes appels sont trop souvent restés lettres mortes, voire se sont retournés contre moi et la Commission roller derby. Plus d’hostilité que de soutien et une réactivité à deux vitesses : lente pour nos demandes, rapide pour nous attaquer ainsi que la communauté roller derby”, écrivait-elle à l’époque dans une lettre ouverte à la ministre des sports Roxana Maracineanu, qui a convoqué Nicolas Belloir dans son bureau le 10 mars. Ce dernier, notamment accusé d’avoir apporté son soutien à NG, un joueur de roller derby accusé d’exhibition sexuelle et actuellement suspendu à titre conservatoire, a finalement quitté ses fonctions avant cette date. Sa démission coïncide d’ailleurs avec le témoignage de deux autres femmes dans l’Equipe de ce vendredi 6 mars, accusant également la FFRS d’une mauvaise gestion des affaires de violences sexuelles. Contacté par les Inrocks, Nicolas Belloir n’a pas répondu à nos sollicitations.
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“Nous restons vigilantes”
Si la commission roller derby a décidé de “prendre acte” de la décision de Nicolas Belloir, elle ne siffle pas non plus la fin de partie. “Nous restons vigilantes : nous avions demandé la démission de tous et toutes les dirigeant·es de la Fédération car les dysfonctionnements n’ont pas concerné que le seul cas Nicolas Belloir. Nous n’oublions pas que de nombreuses personnes étaient dans la boucle.”
Selon Amandine Richaud-Crambes, cette démission ne doit être qu’une première étape vers des changements plus fondamentaux dans la gestion de la Fédération. Elle garde l’intention de porter plainte prochainement contre la Fédération, pour « non-assistance à personne en danger », « dissimulation de preuves » et « association de malfaiteurs ». Elle ne pratiquera donc pas la politique de la chaise vide lors de la prochaine réunion du Conseil d’Administration, qui aura lieu le 14 mars prochain : “Pour la première fois, je vais au CA sans avoir peur d’être harcelée, j’y vais avec détermination : on tient l’occasion de recommencer sur de nouvelles bases en écoutant les paroles des victimes.”
[ COMMUNIQUE]
Le CA dont je fais partie a été informé ce matin. Nicolas Belloir a pris une 1ère décision raisonnable suite à mon appel à la démission.Cpt, ce n'est qu'un 1er pas. Il n'est pas le seul responsable de l'omerta dans le sport et à la @FFRollerSkate ⤵️ https://t.co/nIByywCkZw
— Amandine Richaud-Crambes 🌎 (@Amandine_RCr) March 6, 2020
En attendant le 14 mars, les joueuses de roller derby rejoindront de nombreuses sportives dans le cortège #Balancetonsport pour la manifestation du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, qui, à Paris, s’élancera depuis la Place d’Italie. “On ne pourra pas nous louper : nous serons en tenue de sport, toutes disciplines confondues, un bandeau noir sur les yeux.”
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