De plus en plus d’agences de voyage proposent à leurs clients de découvrir leur future destination grâce à la réalité virtuelle. Une technologie en pleine expansion.
Nager avec des dauphins ? Ringard. S’offrir une télé 3D ? Dépassé. Se farcir dix heures d’avion pour rallier San Francisco ? Has been. Demain, vous pourrez vivre toutes ces expériences depuis votre canapé. Bienvenue dans le monde du tourisme virtuel.
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Depuis le début de l’année, Neckermann, une chaîne belge d’agences de voyage, propose à ses clients de découvrir avant l’heure leur future destination de vacances grâce à la réalité virtuelle (VR ou RV). Balade en taxi dans Manhattan ou bain de soleil sur un île grecque, l’immersion est complète. L’entreprise n’est pas la première à avoir misé sur cette technologie.
À la poursuite des canards sur le lac d’Enghien-les-Bains
Le département du Val-d’Oise a fait le même pari en octobre 2014. Une délégation du conseil général s’est rendue en Chine avec un Oculus Rift dans ses bagages. Inventé en 2012 par un geek californien, ce casque de réalité virtuelle a été racheté deux ans plus tard par Facebook pour deux milliards de dollars.
Le but ? Faire découvrir les plus beaux monuments de ce coin d’Ile-de-France. Benoît Klajn, à la tête de HighLab, une start-up spécialisée dans la réalité virtuelle, a dû mener le projet à bien en trois semaines. « Les Chinois ont été bluffés par le résultat », se félicite-t-il. Au programme : promenade autour de l’église d’Auvers-sur-Oise, et balade en mer à bord d’un bateau lancé à la poursuite de canards sur le lac d’Enghien-les-Bains.
800 € d’investissement
« Pour les prises de vues, il n’est pas nécessaire d’investir dans un matériel coûteux, explique Benoît Klajn. Six GoPro suffisent pour filmer à 360 degrés. » Reste que le résultat n’est pas encore époustouflant. La faute à une définition d’image manquant de netteté. « Le plus gros travail se fait au niveau de la post-production lorsqu’il faut réunir toutes les faces de l’image », détaille Benoît Kljan.
Selon lui, les ventes de casques de réalité virtuelle vont exploser. Toutes les plus grandes marques s’y mettent. Google en tête. Le géant du web a lancé son cardboard, sorte de casque en carton sur lequel se branche un iPhone.
Antoine Cayrol et Pierre Zandrowicz sont eux aussi persuadés du succès futur de la VR. Ils viennent de créer Okio-Studio, une société spécialisée dans la création de contenus en réalité virtuelle. Pour démontrer tout le potentiel de la VR, ils se sont lancés avec Arte dans la réalisation du premier film en réalité virtuelle 3D : Philip and I. Pour se faire une idée du résultat, il faut d’abord s’équiper d’un casque Samsung Gear VR et d’un smartphone haut-de-gamme. Mais l’investissement en vaut la chandelle tant le résultat est saisissant. Presque hallucinogène.
Le musée virtuel des oeuvres volées
En moins d’une fraction de seconde, le décor est planté. Chaque mouvement de la tête donne lieu à une nouvelle découverte. Difficile de ne pas esquiver la main virtuelle qui s’avance.
Interrogé, le duo refuse de livrer leur secret de fabrication mais « ils assurent avoir mis au point une technologie unique ». Cette dernière a un prix : « Pour un court-métrage, le budget de tournage s’élève à peu près à un demi-million d’euros. »
Dans un autre genre, et pour quelques euros, il est possible de visiter un musée unique au monde. Ziv Schneider, une artiste israélienne installée à New York, propose de découvrir les plus belles œuvres d’art volées grâce à la réalité virtuelle.
Une salle de cinéma à 35 000 pieds
Les compagnies aériennes comptent bien elles aussi profiter de cette nouvelle technologie. Qantas, une compagnie aérienne australienne, propose à ses clients voyageant en classe affaire de se divertir avec un casque de réalité virtuelle. Emirates, la plus importante compagnie du Golfe, s’apprête à proposer le même service à ses voyageurs.
À 35 000 pieds d’altitude, il sera possible d’assister à une séance de cinéma privée. Les larges fauteuils de cuir marron, la cabine de projection, les lumières des issues de secours : tout y est ou presque. Mais difficile de se concentrer sur l’écran, et donc sur le film, tant la tentation est forte de jeter un œil à tous les recoins de la salle virtuelle.
Nager avec les baleines depuis son canapé
Reconverti sur le tard à la biologie marine, Fabrice Schnöller s’est pris de passion pour les mammifères marins. Fondateur de la start-up Click’R, installée sur l’île de la Réunion, il s’est allié avec Kolor – une société française récemment rachetée par GoPro – pour fabriquer la première caméra capable de filmer à 360 degrés les fonds marins.
À l’entendre, l’image ne fait pas tout : « Le son est très important. Le spectateur a besoin de savoir d’où il vient pour ne pas être perdu. » Son rêve ? Permettre à un homme qui n’a jamais vu la mer de nager à côté d’une baleine. Assis sur son canapé.
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