Le troisième album d’un songwriter américain en état de grâce et d’apesanteur.
Cela fait presque dix ans que l’on entendit pour la première fois la voix renversante de Brent Cash, sertie d’arrangements d’une classe folle, héritage de la pop américaine la plus haut de gamme, celle des Brian Wilson, Jimmy Webb ou Todd Rundgren. On crut alors à un miracle, à un mirage, tant ce garçon, qui posait à contre-jour sur la pochette de son premier album, How Will I Know If I’m Awake (2008), semblait non pas faire partie du monde palpable mais bien de celui des songes, comme il le suggérait lui-même. Brent Cash n’a publié qu’un album dans l’intervalle (le tout aussi sublime How Strange It Seems, en 2011) qui nous sépare de The New High, mais le temps n’a aucune importance lorsqu’il s’agit de concourir pour l’éternité.
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Reclus à Athens (Géorgie), Cash poursuit, sans se soucier des remous extérieurs, sa fugue étoilée, jouant de tous les instruments (hormis les cordes, sans doute déléguées à des anges) et façonnant des chansons limpides, luminescentes, qui racontent éternellement le même foudroiement solaire sur un ton doux et utopiste. “I wish I were a song”, chantait Brent Cash en ouverture du précédent album, et c’est à cela qu’il nous invite : à habiter un paradis artificiel où les flûtes et les harpes tombent en cascades, les pianos sont des toboggans, les chœurs féminins des arcs-en-ciel, et où les licornes traversent le paysage sans que personne songe à s’en étonner.
http://www.youtube.com/watch?v=p1rQCeNCwWA
Illusionniste de la sunshine-pop, Cash joue à cache-cache avec les aïeuls célestes de The Free Design, The 5th Dimension, The Carpenters ou The Association, rétrécit le temps et l’espace entre 1967 et 2017, et procure de véritables bouffées de bonheur. De la feel good music plus que jamais nécessaire en ces heures blêmes et orageuses.
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