Dans ce film inégal sur la lutte pour le droit à l’avortement, la force surgit au cœur du soulèvement populaire.
En août 2018, l’histoire de l’Argentine prend un tournant décisif mais pas celui escompté. Malgré des mois de révolte dans les rues de Buenos Aires, le projet de loi destiné à légaliser l’avortement est rejeté par trente-huit sénateurs, soutenu fermement par l’Eglise catholique et évangélique.
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Femmes d’Argentine s’achève sur ces terribles images mais se veut victorieux. Dans de belles séquences de rue où la caméra s’immerge dans la foule qui gronde, le film parvient à capter quelque chose de l’énergie d’un mouvement. Les visages pailletés et les symboliques foulards verts noués dans les cheveux s’impriment déjà comme les souvenirs d’un temps révolu.
A côté de ces captations sauvages, Juan Solanas met en place un dispositif plus policé et recueille les paroles d’une multitude de témoins touché·es par les ravages de l’avortement clandestin – une morte par semaine. Dommage alors que le film se montre trop soucieux de rendre compte d’une réalité plutôt que de se laisser aller à la pure force d’incarnation d’un soulèvement.
Femmes d’Argentine de Juan Solanas (Arg., Fr., Ur., 2019, 1 h 26)
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